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France : Macron a atteint les limites de la démocratie, il sort “le bâton” du 49.3

France : Macron a atteint les limites de la démocratie, il sort “le bâton” du 49.3

Quand on vous disait que son deuxième et dernier mandat sera un enfer. Des réquisitions, avec des policiers chez les grévistes pour les obliger à relancer les raffineries et maintenant le passage en force au Parlement, avec le fameux Article 49.3, pour imposer un Budget 2023 que la bouillante opposition s’est jurée de bloquer. Le moins qu’on puisse dire est que le président français, Emmanuel Macron, a vite atteint les limites de la démocratie à la française et sera contraint d’utiliser “la force” pour continuer son chemin…

Borne écrasera Bayrou, Mélenchon, Le Pen, la rue…

Selon toute vraisemblance le gouvernement dégainera le 49.3 ce mercredi 19 octobre pour faire passer un Projet de loi de finances pris dans l’étau des amendements des intraitables députés de l’opposition, enhardis par Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, alors que la droite – les élus des Républicains – “ne sait plus où elle habite“, comme l’a dit la cheffe du service politique de France 24. La situation sociale se tend, où tout cela va mener le pays ? À un affrontement politique d’une violence telle que ça pourrait déboucher sur la dissolution de l’Assemblée nationale et des élections anticipées.

Au “blocage” systématique de l’opposition la Première ministre Élisabeth Borne entend répondre par le “bâton”, un radicalisme général qui en rajoute à un contexte social explosif qui fait le bonheur des mélenchonistes, et des lepénistes aussi. Mais à ce stade le gouvernement n’a pas d’autre choix pour abréger les débats – 8 jours déjà – partis pour s’éterniser avec quelque 2000 amendements sur la table alors que tout doit être bouclé avant la mi-décembre.

Le problème du gouvernement ce sont les mauvais signaux qu’il envoie à l’aile gauche dans sa propre majorité, aux députés de la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale), du Rassemblement national (RN) et à la rue en ces temps agités. En effet le MoDem de François Bayrou, un poids lourd de l’alliance autour de Macron, ‘Renaissance’, avait proposé un amendement sur la taxation des «superdividendes», des «superprofits» ; le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, un transfuge de la droite, rappelons-le, a mis son véto, dit-on. Pourtant non simplement cet impôt est populaire, en vertu de la justice et de l’équité sociales, mais en plus il rapporte gros…

Macron boude l’argent des “riches” alors que les “pauvres” trinquent

Les temps sont durs, pourtant certaines grandes entreprises – notamment celles qui s’activent dans l’énergie – se portent comme un charme avec quelque 44 milliards d’euros ramassés rien que pour le premier semestre de cette année. C’est énorme. Ne pas les taxer pour le coup ne peut passer aux yeux des Français que pour une hérésie sociale et économique. Après ça comment voulez-vous calmer des syndicats incandescents, une opposition intransigeante et des citoyens malmenés par le coût de la vie ?

Certains choix idéologiques ont la vie dure. N’oublions que le sacro-saint Impôt sur la fortune (ISF) introduit en 1981 par le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy a été aboli par Macron dès son accession au pouvoir, en 2017. Depuis ce marqueur idéologique le suit dans toutes ses politiques publiques. Mais s’obstiner à camper sur son positionnement économique alors que la conjoncture commande le mouvement pourrait lui coûter très cher très prochainement. Le 49.3 est permis par la Constitution, incontestablement, mais il se paye politiquement, surtout quand le pouvoir en place recule dans les urnes…

 

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