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France : Macron rattrapé par le dossier Uber, une bombe à retardement

France : Macron rattrapé par le dossier Uber, une bombe à retardement

L’ex-Premier ministre britannique, Boris Johnson, a eu sa “partygatequi l’a finalement fauché, le président français, Emmanuel Macron, pourrait avoir son “Ubergate“. Une pléthore de documents – des milliers – relayés par les médias, parmi lesquels France Info et Le Monde, font état des démarches du président de la République, à l’époque ministre de l’Économie, pour aider le ténor VTC Uber à s’installer en France. Et le problème c’est que Uber c’est très sulfureux…

Macron, qui se débat encore dans les résultats des législatives de juin dernier, qui a perdu sa majorité au Parlement et court pour bâtir des alliances à géométrie variable, n’avait vraiment pas besoin de ce boulet en début de mandat. Portée à la connaissances des Français hier dimanche 10 juillet au soir, cette enquête internationale fait beaucoup jaser dans la classe politique française, surtout l’extrême gauche qui déjà réclamait la peau du gouvernement d’Élisabeth Borne. Que dire après ces révélations…

Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, pointe un “pillage du pays” et dénonce le mélange des genres de Macron, en même temps “conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail“, rapporte BFM TV ce lundi…

Le leader du Parti Communiste français (PCF), Fabien Roussel, souligne des “révélations accablantes sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d’Uber en France“, “contre toutes nos règles, tous nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs“.

Pour une fois l’extrême droite fait cause commune avec l’extrême gauche ; Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), est d’avis que “le parcours d’Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge : servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux“.

Ce qui pourrait compliquer la situation de Macron c’est la formation d’une commission d’enquête à l’Assemblée nationale pour passer à la loupe les relations entre le locataire du palais de l’Elysée et le géant du VTC. En tout cas de nombreux députés tiennent à aller au bout de cette affaire. Et vu la configuration des forces au Parlement, le chef de l’Etat français risque très gros. Ses opposants cherchaient depuis des années de quoi couper les ailes du virevoltant Macron à qui tout réussissait – sauf les dernières législatives -, ils tiennent peut-être quelque chose…

En France on n’a pas la culture de la démission, comme dans les pays anglo-saxons, et il faut vraiment que l’affaire soit très grave – inculpation ou condamnation – pour que les politiciens rendent leurs tabliers. Macron était déjà cité dans l’affaire McKinsey, mais les choses se sont dégonflées comme une baudruche et surtout cela ne l’a pas empêché d’être réélu en avril 2022. Le dossier Uber pourrait être beaucoup plus dommageable avec un Parlement survolté avant même d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent…

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