Marine Le Pen, la cheffe de file du Rassemblement national (RN), traîne ce boulet judiciaire – et éminemment politique – depuis des années ; son papa, Jean-Marie Le Pen, n’aura pas à subir les foudres de la justice, pour cause de pépins de santé. Mme Le Pen a eu le temps de se préparer à son rendez-vous au Tribunal correctionnel de Paris, ce lundi 30 septembre ; elle devra répondre des accusations de détournement de fonds du Parlement européen pour payer les salariés de son parti. Et elle n’est pas la seule, 24 anciens cadres du Front national (FN, l’ancêtre du RN) sont épinglés par la justice…
Et ils risquent très gros, surtout la députée du Pas-de-Calais ; elle pourrait écoper de 10 ans de prison, d’un million d’euros d’amende et d’une peine d’inéligibilité de 10 ans. La présidente des députés RN avait fière allure en débarquant cet après midi au tribunal : “je suis là pour exposer nos arguments. Je suis très sereine“, a confié la double finaliste à la présidentielle. Après son bon score aux législatives – qui a aussi rempli les caisses du parti – Mme Le Pen avait les yeux rivés sur l’élection de 2027, avant cela il lui faudra sauter l’obstacle judiciaire.
Elle a décidé de faire face, de ne pas se défiler, droite dans ses bottes. “Nous avons énormément d’arguments à développer. La liberté parlementaire est en cause. Nous n’avons violé aucune règle“, argue l’élue RN.
Rappelons que le dossier a été ébruité en 2015 suite à un signalement du président du Parlement européen, Martin Schulz ; il pointait une kyrielle de contrats d’attachés parlementaires sur une longue période, plus de 10 ans tout de même (2004-2016). L’accusation soutient que ces “assistants” ont été incapables de présenter des missions justifiant leurs rémunérations, ils n’ont que leur statut à faire valoir…
Certains n’avaient même jamais vu leur employeur officiel ou visité le Parlement européen qui les payait, d’après le dossier d’accusation ils ne servaient que leur parti, ce qui est formellement prohibé par la réglementation européenne. Des ténors du FN-RN sont dans le viseur du Tribunal, tels que Catherine Griset, la cheffe de cabinet de Marine Le Pen, jusqu’au garde du corps de Jean-Marie Le Pen.
Si Mme Le Pen est condamnée en première instance elle fera sûrement appel du jugement mais incontestablement elle aurait du plomb dans l’aile pour la prochaine présidentielle. Le cas échéant elle aurait plusieurs voies de recours : un appel pour commencer et en bout de course la Cour de cassation, tout cela étalé sur un paquet d’années…
A noter que les sanctions judiciaires ne tombent qu’après une condamnation définitive, donc il est très peu probable qu’une peine d’inéligibilité la frappe avant l’élection de 2027. Mais sait-on jamais, et puis il y a d’autres dossiers en rapport avec les comptes de la présidentielle de 2022 et un présumé prêt frauduleux. Ce qui est certain c’est qu’aucun homme ou femme politique ne voudrait avoir cette épée de Damoclès suspendue sur sa tête…
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