Le champ du cygne pour la météorite de l’extrême droite, Eric Zemmour ? Peut-être pas encore, mais ça sent sérieusement le roussi pour celui à qui beaucoup de sondeurs et observateurs prédisaient un second tour à la présidentielle d’avril 2022. Celui qui a installé l’extrême droite dans le paysage politique français, Jean-Marie Le Pen, a été le premier à prendre ses distances avec Zemmour, qu’il soutenait pourtant à la place de sa propre fille, Marine Le Pen. Eric Zemmour n’est “pas à la hauteur de l’événement (…). Il a brûlé ses cartes” avec un seul passage à la télévision, a asséné Jean-Marie Le Pen dans Télégramme hier.
Le Pen père fait référence à sa virée au Bataclan le 13 novembre 2021, pour commémorer la terrible attaque terroriste qui a fauché 130 personnes en 2015. Beaucoup de familles de victimes n’ont pas pardonné à Zemmour ses débordements de langage publics contre l’ancien président François Hollande. Pour Le Pen, l’ancien journaliste et chroniqueur de télévision n’est pas “attentif aux gens (…). Il dit ‘je veux pas faire de la sensiblerie une politique’, il a raison, mais est-ce que c’est une raison d’être insensible aux gens?“.
Ce 18 novembre, c’est au tour d’une autre figure de l’extrême droite, Robert Ménard, de s’en prendre à Zemmour sur RMC/BFM TV: “Peut-être qu’il lui manque l’expérience de la vie“. Ménard a qualifié de “faute politique grave” le discours prononcé au Bataclan par le nouveau trublion de la scène politique française…
Zemmour quant à lui reste droit dans ses bottes et n’hésite pas à discréditer les sondeurs qui pointent sa baisse de forme dans les enquêtes. “De grands joueurs et de petits joueurs“, dégaine-t-il en direction des instituts de sondage, dénonçant l’étude Elabe qui lui prédit une chute dès le premier tour de la présidentielle. Pour l’institut Harris, il n’est crédité que de 17 à 18% des intentions de vote au premier tour du scrutin, alors qu’il était à 19%…
C’est Marine Le Pen qui va être contente, elle qui ne savait plus quoi faire pour freiner l’ascension fulgurante de celui qui a fini par l’éclipser complètement, l’obligeant à durcir encore plus son discours à l’endroit des Algériens. Le président Emmanuel Macron doit lui aussi savourer le moment…
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