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France : Marine Le Pen s’oppose à la panthéonisation de Gisèle Halimi, “soutien des terroristes” algériens

France : Marine Le Pen s’oppose à la panthéonisation de Gisèle Halimi, “soutien des terroristes” algériens

La cheffe de file de l’extrême droite, Marine Le Pen – pourtant elle fait tout pour qu’on ne la qualifie plus ainsi -, décidément ne rate aucune occasion de tirer sur l’Algérie et les Algériens. Après sa dernière sortie musclée sur les visas accordés aux Algériens – une vieille rengaine mais aussi une idée fixe – elle s’en prend à une figure très emblématique en France, en Tunisie et en Algérie : la militante féministe Gisèle Halimi, qui est née à la Goulette (Tunisie) en 1927.

Beaucoup de voix s’élèvent pour que la dépouille de la célèbre avocate et femme politique, décédée en 2020 à Paris, repose au Panthéon en signe de reconnaissance pour tout ce qu’elle a fait pour la cause des femmes, sur les deux rives de la Méditerranée. D’ailleurs hier mercredi 8 mars, Journée des femmes, le président Emmanuel Macron a publiquement magnifié le parcours exceptionnel de cette grande dame. C’est plus que ne peut supporter la fondatrice du Rassemblement national (RN)…

Marine Le Pen est «fondamentalement opposée» à cet insigne honneur. «Gisèle Halimi n’était pas seulement – car après tout c’était son droit – une opposante à la guerre en Algérie. Elle était un soutien des terroristes du FLN contre l’armée française. Et par conséquent, rien que cela doit lui interdire toute entrée au Panthéon», a asséné la patronne des députés RN – 89 élus – sur France Inter ce jeudi 9 mars.

La double finaliste à l’élection présidentielle est d’avis que «beaucoup d’autres figures féminines» méritent plus que Gisèle Halimi de reposer dans ce haut lieu de la France. Marine Le Pen y verrait bien, par exemple, Olympe de Gouges, pour ses actions dans la vie politique.

Des personnalités de la majorité, dont la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet ainsi que des voix de gauche ont beau mettre en relief la place très spéciale de Gisèle Halimi la cheffe de file de l’extrême droite n’en a cure. Mais d’une certaine façon il y a une cohérence dans sa posture puisque son père, Jean-Marie Le Pen, a servi dans l’armée française en Algérie et y a commis les horreurs que l’on sait, des faits du reste qu’il a toujours assumés, ostensiblement et publiquement.  

Le chef de l’Etat lui retient les actes posés par Gisèle Halimi pour l’indépendance de l’Algérie. «Si aujourd’hui la guerre d’Algérie a quitté les prétoires, elle doit maintenant prendre toute sa place dans notre mémoire ici en France et aussi en Algérie», a-t-il déclaré. Il ne s’est pas épanché sur la panthéonisation mais de toute évidence ses propos plairont beaucoup à Alger dans ce contexte de tensions diplomatiques.

Officiellement le dossier du Panthéon est toujours d’actualité, mais c’est un «processus de temps long», argue la présidence de la République quelques jours avant un hommage national qui n’est pas du goût de la famille et des proches de Gisèle Halimi. Le palais de l’Elysée, pour sa défense, dit que «si l’on excepte Victor Hugo qui est entré trois jours après sa mort, et Simone Veil entrée un an après sa mort, tous ceux qui entrent au Panthéon le font des années, parfois même des siècles après leur mort».

 

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