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France-Tunisie : Attention, même le vent “macronien” finira par tourner

France-Tunisie : Attention, même le vent “macronien” finira par tourner

La dernière fois que le président français, Emmanuel Macron, a évoqué la Tunisie il l’a fait dans des termes assez magnanimes, ce qui d’ailleurs lui a été reproché, notamment par l’irréductible cheffe de file des destouriens libres, Abir Moussi. La sérénité n’est plus de mise dans le dernier communiqué du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Il faut dire qu’entre temps il y a eu le séisme du rejet par le FMI – report disent les plus optimistes – du dossier de Tunis et il y a eu le fiasco du premier tour des législatives dont Washington s’est ému. Voici ce qu’en dit la diplomatie française :

La France prend note des résultats préliminaires et du faible niveau de participation constaté par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) à l’occasion du premier tour des élections législatives tunisiennes.

La France réitère son plein soutien à la Tunisie et au peuple tunisien face aux défis politiques, économiques et sociaux auxquels le pays est confronté. Elle rappelle notamment la nécessité que soient engagées, sans tarder, les réformes nécessaires à la stabilité et la prospérité future du pays. Après avoir appris avec préoccupation le report de l’examen du dossier de la Tunisie par le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), la France appelle à la reprise de discussions, aussi inclusives que possible, entre les autorités tunisiennes et le FMI en vue d’aboutir à un accord définitif“.

Si ce communiqué signé par Paris interpelle plus que tous les autres c’est parce que c’est de là-bas qu’était partie l’idée de fermer les yeux sur les entorses du président tunisien, Kais Saied, aux usages démocratiques, l’essentiel étant qu’il mène le pays à bon port – les élections du 17 décembre 2022 – et qu’il tourne définitivement la page des mesures dites exceptionnelles du 25 juillet 2021. Même le Parlement européen s’était rangé à cette posture, la France faisant autorité en la matière en vertu du long passé qui le lie à la Tunisie et aux autres pays africains. Attention, le vent tourne…

Le Parlement européen, en boycottant le dernier scrutin, annonce clairement la couleur : L’heure des comptes avec Tunis a sonné. Les députés européens avaient donné jusqu’à la fin de cette année pour commencer à solder le passif de l’exécutif tunisien, ils sont au rendez-vous. Que feront les autorités tunisiennes pour tenter de faire bonne figure ? Nul ne le sait, le mutisme total semblant être le mot d’ordre au sommet de l’Etat

Le président de la République a un peu rompu ce lourd silence hier lundi 19 décembre dans la soirée, face à la cheffe du gouvernement, mais le peu qu’il a dit, très énigmatique comme d’habitude, a laissé tout un pays et les partenaires étrangers sur leur faim. Il faudra en faire beaucoup plus et mieux pour que passent les signaux positifs qu’attendent les citoyens et les amis de la Tunisie.

 

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