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France : Un tabou démocratique tombe, une dame traînée en justice pour “injure au président”

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«L’ordure va vous parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est toujours à la télévision que l’on trouve les ordures». Ce post balancé Facebook à la veille de l’entretien du président Emmanuel Macron avec TF1 et France 2, mercredi 22 mars, coûtera cher à son autrice. Elle a été cueillie chez elle par les forces de l’ordre et placée en garde à vue…

Son procès est fixé au 20 juin prochain, au motif «outrage à personne dépositaire de l’autorité publique» et «injure au président de la République». Signalons que ce n’est pas le chef de l’Etat qui a saisi la justice mais la sous-préfecture.

Bon, les présidents français ont l’habitude d’essuyer des insultes et injures mais le palais de l’Elysée n’est pas coutumier des  plaintes. On dira que ça ne fait pas partie des traditions de la maison, ça ne se fait pas dans une grande démocratie. Et quand bien même Macron serait tenté pour calmer ses féroces détracteurs il s’en garderait bien par égard pour sa cote de popularité, dans les bas fonds depuis qu’il a forcé le barrage pour imposer la réforme des retraites.

Toujours est-il que la quinquagénaire qui s’est défoulée sur le chef de l’Etat, une militante des Gilets jaunes, risque une amende pouvant monter à 12 000 euros, a fait savoir Mehdi Benbouzid, le procureur de Saint-Omer…

La dame n’en serait pas à une seule incartade, la plainte de la sous-préfecture mentionne une autre publication pour laquelle la charge outrage «n’a pas été retenue» par l’instruction. C’était un cliché publié «par une autre militante», montrant l’accusée en train de «poser» devant une «inscription à la peinture jaune fluo sur la chaussée» d’un rond-point et elle insultait aussi Macron.

De l’aven même du procureur «généralement peu de plaintes» sont déposées pour ce genre d’écart, il précise toutefois que c’est puni “d’une amende délictuelle de 12 000 euros“, mais «pas par de la prison». En tout cas la dame crie au scandale dans le journal La Voix du Nord : «On veut faire de moi un exemple», a-t-elle asséné. Elle illustre son propos par les insultes contre le président qui foisonnent sur les réseaux sociaux sans que les autorités ne lèvent le petit doigt.

 

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