Le Premier ministre François Bayrou, qui sera demain dans le chaudron du Parlement pour son discours de politique générale, se passerait bien de ce énième couac. Son ministre des Transports, le sénateur de droite Philippe Tabarot, est épinglé par la Justice pour “détournement de fonds publics“, “prise illégale d’intérêts” et “recel des deux délits” présumés. Cette affaire fait suite à un signalement de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) daté de juillet 2021, a précise ce lundi 14 janvier une source judiciaire, confirmant une information livrée par “Le Monde”.
«Une perquisition a eu lieu le 30 novembre 2022 au domicile de Philippe Tabarot et dans les locaux de la mairie du Cannet et du GIP du Cannet (…). L’enquête préliminaire est toujours en cours», a ajouté la source judiciaire. Les investigations menées par le Parquet national financier (PNF) ciblent les fonctions occupées par Philippe Tabarot au sein du groupement d’intérêt public (GIP) touristique et culturel, ensuite à la communication pour la commune du Cannet (Alpes-Maritimes) entre 2018 et 2020, ville pilotée à l’époque par sa sœur, la députée LR Michèle Tabarot. Rappelons qu’elle a été maire de cette ville de 40 000 habitants de 1995 à 2017.
D’après la déclaration d’intérêts déposée le 30 novembre 2020 et consultée par le journal, Tabarot a été le patron du GIP d’avril 2018 à juillet 2020 et a encaissé pour ce poste 82 473 euros net en 2019, soit quelque 6900 euros par mois. Par la suite il a été payé 17 997 euros net entre août et novembre 2020, soit quelque 4500 euros par mois, en tant que chargé de mission de ce GIP pour l’essor touristique et culturel de la ville du Cannet…
Ce n’est pas tout, en 2019 Tabarot était payé 15 318 euros en tant que chargé de communication de cette commune, soit 1276 euros par mois. Dans le même temps il était élu au Conseil régional de Provence-Alpes-Côté d’Azur et a touché près de 40 000 euros nets par an en tant que vice-président en charge des transports entre 2015 et 2021. Le nouveau ministre a déclaré, toujours d’après le quotidien, 137 872 euros nets pour la seule année 2019.
Personne ne doute du fait que le nouveau ministre des Transports, élu sénateur Les Républicains des Alpes-Maritimes en septembre 2020, en sait un rayon dans ce domaine… peut-être un peu trop. Au Conseil régional le Cannois de 54 ans avait piloté le dossier de la privatisation de la ligne TER entre Marseille et Nice, dont l’exploitation était tombée dans l’escarcelle du groupe Transdev en 2021. Les syndicats n’avaient pas aimé cette première signée en France par Tabarot…
C’est également lui qui avait défendu un texte pour limiter le droit de grève dans les chemins de fer avant les Jeux olympiques de Paris. Là aussi les syndicalistes de la SNCF n’avaient pas apprécié. On verra si cette ligne dure de la part de l’actuel ministre masquait des pratiques inavouables. Le cas échéant ses nombreux ennemis s’en donneront à coeur joie…
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