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France : Une bonne nouvelle pour Macron et le pays, un drame pour l’opposition

France : Une bonne nouvelle pour Macron et le pays, un drame pour l’opposition

Le président français, Emmanuel Macron, l’avait dégainée en septembre dernier, sans doute comme un ballon d’essai pour terroriser ses adversaires et sonder au passage leur force ; et bien elle n’est plus d’actualité. Je parle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, l’a enterrée hier dimanche 6 novembre. Le camp présidentiel a sans doute été requinqué par les flops de l’avalanche de motions de censure au Parlement, en autant de 49,3 de la part du gouvernement pour faire passer les textes du Budget 2023.

Les citoyens français «ne souhaitent pas» une dissolution de l’Assemblée nationale, a déclaré Véran. “Je ne vis pas dans un référentiel qui consisterait à donner une date de péremption à l’Assemblée nationale que nous ont confiée les Français», a-t-il ajouté hier sur France 3

«Je pense que les Français ne le souhaitent pas (…). Je pense que les Français nous ont accordé une majorité relative pour nous pousser à avoir des démarches d’accord transpartisan, à être capable de sortir un peu des postures», a martelé l’ex-ministre de la Santé.

Manifestement la sérénité règne dans la maison Macron. On est loin de la fébrilité d’il y a quelque mois quand la perspective d’une alliance des opposants que tout oppose terrorisait le pouvoir en place. Entre temps on a eu la coalition contre nature et surréaliste des 161 députés de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) et des 89 élus du Rassemblement national (RN) pour faire tomber le gouvernement. L’affaire a fait pschitt, ce qui en est resté c’est même un discrédit politique pour l’opposition sur lequel se gausse le gouvernement.

L’opprobre sur la gauche et l’extrême droite est tel que Clémentine Autain, pressentie pour poursuivre l’oeuvre de Jean-Luc Mélenchon à la France insoumise, a dû monter au front pour dire que son camp n’a rien à voir avec celui de Marine Le Pen. Et depuis c’est chacun pour soi dans les motions de censure, un ordre dispersé et une division qui font le bonheur du gouvernement d’Elisabeth Borne et Macron, dont les horizons parlementaires se dégagent tant que leurs opposants restent irréconciliables, et on est bien parti pour…

Certes l’appel du pied de la majorité présidentielle en direction de la droite – Les Républicains – pour monter une coalition de circonstance est restée lettre morte, mais à la limite en l’état Macron n’a pas besoin de se compromettre avec la droite. Cette dernière de toute façon lui aurait fait un chantage sur les orientations du pays, voire aurait exigé une coalition gouvernementale avec un quota de ministres de droite. L’essentiel pour Macron est de torpiller en règle la main tendue de Mélenchon en direction des Républicains

Le spectre de la dissolution s’éloigne parce qu’il y a pas de «blocage complet du Parlement (…). Pour l’instant nous n’avons aucun des stigmates de ce blocage (…). Chaque motion de censure qui a été présentée au Parlement” dernièrement «remporte moins de suffrages que la précédente», a dit fièrement Véran, avant d’asséner : il n’y a «pas de majorité alternative à proposer dans le pays»…

Mélenchon, Le Pen et même la droite apprécieront. En attendant il y a ces pièges qu’ils doivent déminer : la «droite républicaine» est invitée publiquement à voter la réforme des retraites «qu’elle appelle de ses vœux depuis des années». Quant aux socialistes et aux verts, ils sont attendus au tournant sur l’accélération des énergies renouvelables, qui est déjà passée en première lecture au Sénat vendredi soir. «Au nom de quoi la gauche républicaine s’opposerait-elle à des textes qui permettent d’augmenter la puissance solaire dans notre pays ?», glisse malicieusement Véran.

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