Ce n’est pas l’idée que l’on se fait du “pays des droits de l’Homme”, avec cette Justice qui persiste à multiplier les étrangetés, qui s’acharne souvent sur les mêmes, au point de jeter l’opprobre sur toute une institution, toute une nation. On n’ira pas jusqu’à dire, ici, que les lumières de la France se sont éteintes définitivement mais à tout le moins il est légitime de se poser la question. La vie de la petite Franco-Tunisienne Kamilya et de toute sa famille a basculé à jamais le 29 août dernier, quand un jeune motard – un étudiant de 19 ans – qui faisait le mariole en roulant sur une roue a fauché mortellement la fillette de 7 ans. Les proches de Kamilya viennent de subir leur deuxième tragédie, infligée par une décision judiciaire : Le coupable n’ira pas en prison.
La justice persiste et signe l’horreur absolue
Pas de détention, en l’état. Le motard, qui a percuté mortellement la petite Kamilya alors qu’elle traversait un passage piéton à Vallauris, dans les Alpes-Maritimes, demeure libre, sous contrôle judiciaire. Ainsi en a décidé hier mercredi 11 septembre la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Ce verdict confirme la décision rendue par le juge des libertés, pas de détention provisoire pour le jeune homme, contrairement aux usages en la matière…
Une décision contraire aussi à la réquisition du Parquet général, lequel avait demandé la veille que le suspect soit incarcéré. «Il a fait fi de toutes les règles et il peut recommencer», avait souligné, à juste titre, l’avocat général Jean-François Varaldi. Effectivement rouler sur une roue arrière, à vive allure, dépasser une file de voitures pour venir percuter mortellement une piétonne alors que le véhicule à l’avant s’est arrêté, si ça ce n’est pas piétiner la législation routière on ne sait pas ce que c’est.
Par ailleurs rien, aucun engagement formel, aucune commisération ne donnent la garantie que ce fou du guidon ne rééditera pas la souffrance et la douleur insondables qu’ils a provoquées le 29 août. L’avis de la Cour d’appel est tout autre : il n’est «pas démontré» que le jeune homme «est en capacité de réitérer les faits, ni d’exercer des pressions sur d’éventuels témoins»…
La juridiction se défend en arguant le cadre strict du contrôle judiciaire (ne pas sortir des Alpes-Maritimes, pointer au commissariat toutes les deux semaines, ne pas aller à Vallauris, ne pas contacter la famille de la victime plus l’interdiction de conduire un véhicule à moteur). La Cour d’appel considère ça comme «des mesures de sûreté suffisantes». Pas besoin d’aller au-delà. La vie de la petite Kamilya ne pèse pas plus que ça.
La veille l’étudiant avait face aux magistrats et avait servi ces explications : «La moto s’est levée, j’ai commencé à perdre l’équilibre, j’ai freiné, coupé les gaz, a-t-il raconté. La petite fille traverse au moment où j’ai freiné et, en retombant, je l’ai percutée. Depuis ce jour, je ne mange pas, je dors très peu»…
Nuance et elle est de taille : ceux qui ne dorment plus, ne s’alimentent plus depuis que la mort a frappé ce sont les parents de la Franco-Tunisienne, pas l’auteur de l’homicide, quoi qu’il “vende” aux juges. Ce n’est pas lui qui n’entendra plus jamais le rire de son enfant. Pourquoi la Cour n’a pas tendu l’oreille au cri strident poussé par le grand-frère de Kamilya, 11 ans, qui traversait la route avec elle quand la moto l’a heurtée ?
Même Marine Le Pen s’en est émue, rien n’y a fait…
Pourquoi le Tribunal n’a pas respecté la peine incommensurable et le traumatisme à vie de ce petit garçon, qui a vu le corps frêle de sa soeur traîné sur une vingtaine de mètres ? Le jeune homme a demandé pardon à la maman de Kamilya, a dit qu’il était profondément désolé pour ce qu’il avait fait. Mais s’il était réellement désolé il aurait commencé par assumer ses responsabilités, et non déclarer devant les juges qu’il a perdu le contrôle de l’engin, que “la moto s’est levée” toute seule. A ce qu’on sache une roue ne se cabre pas toute seule.
Et le pire dans cette histoire c’est que la justice a accordé du crédit à cette version, que pourtant tous les faits et témoignages démentent. Alors dans ces conditions comment ne pas nourrir le soupçon que les effluves de l’extrême droite, qui flottent dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), aient fait dévier le cours de la justice ? On pose la question au député Eric Ciotti, qui a rejoint avec armes et bagages le camp du Rassemblement national…
Pourtant même Marine Le Pen a réagi en déclarant que justice doit être rendue à Kamilya et à sa famille. La Cour d’appel ne l’a pas entendue.
«Nous sommes choqués, consternés, abattus et en colère. Nous en avons marre des folies de presque tous les conducteurs qui traversent Vallauris avec des grosses motos et voitures, se croyant sur une autoroute à cet endroit-là, entre le rond-point de l’hôpital et le magasin Lidl. Nous en avons marre des nuisances sonores des motos et grosses voitures dont les propriétaires accélèrent volontairement pour faire du bruit», a commenté le collectif d’habitants Entraide et solidarité à Vallauris/Golfe Juan. Là aussi la justice n’entendra pas.
C’est une famille dévastée et meurtrie à jamais qui a enterré sa fille chérie le vendredi 6 septembre 2024 à Tunis. Elle dort sur la terre de ses aïeux pour y trouver le repos éternel, mais ça part mal. La France s’ingénie à martyriser ses enfants venus d’ailleurs, beaucoup d’entre eux prennent la décision déchirante de la quitter pour aller vers des cieux plus cléments…
L’Hexagone file du mauvais coton ; toutes ces injustices, toutes ces iniquités accoucheront d’un chaos généralisé. Je ne parle pas du même type de déluge de violences qui a émaillé la disparition tragique du jeune Nahel, je parle de quelque chose de bien plus funeste, surtout avec la direction que prend le pays après des législatives chaotiques.
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