La Tunisie, confrontée à une fuite massive de ses talents médicaux, envisage des mesures drastiques pour freiner cette tendance. Les médecins spécialisés pourraient prochainement faire face à une interdiction d’exercer à l’étranger s’ils ne respectent pas leurs engagements envers l’État, notamment celui de travailler dans les régions intérieures pendant une période déterminée.
Un engagement envers les régions intérieures
Selon le Dr. Nizar Laadhari, Secrétaire Général du Conseil National de l’Ordre des Médecins, les praticiens ayant réussi le concours national de résidanat, mais dont le choix de spécialité ne correspond pas à leurs aspirations, bénéficient d’un compromis. Ils peuvent exercer dans leur spécialité souhaitée, à condition de travailler pendant cinq ans dans des zones démunies de services médicaux. Ceux qui ne respectent pas cet engagement pourraient voir leurs opportunités d’emploi à l’étranger, notamment en France, sérieusement restreintes.
Le Conseil National de l’Ordre des Médecins a affirmé son intention de ne plus soutenir les demandes de médecins ayant manqué à leurs obligations envers l’État. Une telle décision viserait à endiguer l’exode des compétences tunisiennes dans le domaine médical, qui affecte gravement le système de santé national.
Une fuite massive des talents
La Tunisie perd chaque année environ 1 400 médecins qui partent exercer à l’étranger, principalement en France et en Allemagne. Ce chiffre alarmant place les médecins, aux côtés des ingénieurs, parmi les professions les plus concernées par cette fuite des cerveaux.
Les raisons de cet exode sont multiples : meilleures conditions de travail, rémunérations plus attractives, et infrastructures médicales de pointe à l’étranger. Pourtant, cette hémorragie laisse un vide criant dans les régions intérieures du pays, où l’accès à des soins spécialisés reste un défi majeur.
Des mesures pour contrer l’exode
Face à cette crise, des décisions fermes sont en cours de préparation. En plus de limiter les départs des médecins, ces mesures pourraient également inclure des mécanismes visant à encourager leur retour ou à améliorer leurs conditions de travail en Tunisie.
Le débat est cependant délicat : tout en tentant de préserver ses compétences, la Tunisie doit éviter d’imposer des restrictions trop rigides qui pourraient dissuader les jeunes talents de s’engager dans des études longues et exigeantes.
Un enjeu stratégique pour la Tunisie
La fuite des cerveaux dans le secteur médical reflète un problème plus large : le besoin urgent de réformes structurelles pour rendre les conditions de vie et de travail en Tunisie plus attractives. Alors que le pays lutte pour retenir ses compétences, ces décisions pourraient constituer un premier pas vers une meilleure valorisation de son capital humain.
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