Funambulisme à Sousse: En moins de 24h le miracle se produit

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Que se passe-t-il dans le gouvernorat de Sousse? A moins de 24 heures de la prise de décision de fermeture des établissements d’enseignement et de formation professionnelle pour 2 semaines, voilà qu’une nouvelle décision de la gouverneure de Sousse vient mettre un terme à la première. La reprise des cours dans tous les établissements publics et privés de toutes les délégations se fera vendredi 09 Octobre et non comme annoncé lors du premier communiqué du dimanche soir.

Apparemment la magie a opéré

Selon le communiqué, du lundi 05 Octobre, émanent du gouvernorat de Sousse cette décision est motivée par plusieurs facteurs :

  • L’élan de solidarité des différents intervenants publics (les municipalités), privés et de la société civile qui dans un temps record et avec un rythme qualifié de marathonien a permis de désinfecter toutes les structures d’enseignement public et privé ainsi que les jardins d’enfants de la région ;
  • Les mesures exceptionnelles prises par la société de transport du Sahel pour éviter l’encombrement durant le transport scolaire ce qui réduit la propagation du virus ;
  • Les préparatifs pour l’ouverture d’un hôpital de terrain dans un des hôtels ;
  • La fourniture d’un espace de confinement sanitaire obligatoire pour accueillir les personnes porteuses du virus ;
  • Le ralentissement remarquable au cours des 2 derniers jours du nombre de résultats positifs.

Déjà une première décision controversée

Pour mieux comprendre ce revirement de la situation, il faut revenir à la première décision. En effet, la décision de fermeture des établissements d’enseignement et de formation professionnelle a exclu les établissements d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Qu’est-ce qui a motivé ce choix ? Sur quelle base scientifique a-t-on décidé d’envoyer les enseignants universitaires et les étudiants en pâture ? Le COVID-19 aurait-il peur de l’université ? Le virus ferait-il la distinction entre élève du primaire et un étudiant en cycle supérieur ? Une décision pour le moins qu’on puisse dire insensée puisqu’une grande partie des étudiants sont hébergés dans des foyers universitaires et fréquentent les restaurants universitaires.

Le risque de contagion est très élevé étant donnés plusieurs facteurs :la spécificité du métier d’enseignant universitaire, la proximité avec et entre les étudiants, les salles exiguës, distanciation sociales et 4m2 impossibles à respecter, circuits COVID inexistants, des moyens de protection à la charge d’étudiants sans moyens, …

Tout ceci face au silence coupable du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui a renvoyé la balle aux conseils scientifiques qui ont beau se réunir mais qui n’ont réellement pas de pouvoir d’action sans le support du Ministère de tutelle.

Cette première décision controversée reste malgré la publication du nouveau communiqué inexpliquée.

Que s’est-il réellement passé pour changer de décision aussi rapidement ?

Il suffit de lire les centaines de commentaires accompagnant le deuxième communiqué pour comprendre que les arguments avancés ne tiennent pas la route. Et il faut l’avouer, les justifications présentées sont difficiles à gober et cachent certainement autre chose.

  • Si la solidarité a été au rendez-vous, pourquoi avoir attendu à en arriver à cette situation aussi grave pour déclencher des actions massives. Désinfections de tous les établissements publics et privés en moins de 24h ! Ceci relève du miracle.
  • Pourquoi la STS n’a pas déclenché les mesures préventives à l’occasion de la rentrée scolaire.
  • L’ouverture d’un hôpital de terrain et d’un centre de confinement sanitaire obligatoire sont des informations dont la gouverneure de Sousse devrait en disposer depuis longtemps. Ces 24 dernières heures auraient elles accéléré les 2 projets ?
  • A en juger par les chiffres de la sous-direction de la santé de base de sousse, le COVID-19 continue à avancer avec 122 nouveaux cas le 04 Octobre. Il suffit de regarder la courbe d’évolution sur la base du nombre de cas pour comprendre qu’on est toujours en ponte ascendante et que le plateau de stabilité est encore loin !

La gouverneure de Sousse aurait-elle plié face à la pression du secteur privé ? Aurait-elle fait marche arrière parce qu’elle a été trop entreprenante en prenant des décisions trop rapidement par rapport à celle du Chef du Gouvernement ?

Les prochains jours permettront certainement de savoir si elle a pris la bonne décision ou pas.

Entre-temps les établissements d’enseignement supérieur et de la recherche scientifiques sont ouverts et continuent d’accueillir des étudiants, des enseignants du personnel. Mais rien de grave, le COVID-19 ne passera pas par-là !

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