Un an après le début de la guerre à Gaza, le bilan économique est désastreux. Selon le bureau d’information gouvernemental de Gaza, les pertes financières directes s’élèvent à 33 milliards de dollars. L’armée israélienne poursuit ses attaques aériennes et terrestres sur des zones résidentielles, causant des dégâts humains et matériels considérables.
Depuis le déclenchement de l’opération “Déluge d’Al-Aqsa”, Israël a mené une campagne systématique de destruction des infrastructures économiques de Gaza, touchant notamment les usines, les exploitations agricoles et les marchés aux poissons. Ces destructions massives entraînent des pertes financières et des difficultés impossibles à compenser à court terme.
Un impact dévastateur sur l’emploi et la pauvreté
L’impact de la guerre sur l’économie de Gaza se traduit également par une crise sociale sans précédent. Selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), près des deux tiers des emplois existant avant le conflit ont été perdus. La situation du chômage s’est drastiquement aggravée, passant de 45 % avant la guerre à 80 % en juin dernier, selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Le taux de pauvreté, quant à lui, a atteint des niveaux critiques. Il est aujourd’hui de 100 % dans le secteur, contre 50 % avant la guerre, d’après les données de l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’Homme.
L’agriculture et l’industrie paralysées
Les pertes économiques affectent également l’agriculture, secteur clé pour l’autosuffisance alimentaire de Gaza. Entre 80 % et 96 % des actifs agricoles, notamment les systèmes d’irrigation, les fermes d’élevage, les vergers et les équipements de stockage, ont été endommagés ou détruits. Cette situation a entraîné un effondrement de la production alimentaire et a exacerbé l’insécurité alimentaire déjà élevée dans la région, comme le souligne un rapport de la CNUCED.
De plus, 82 % des entreprises de Gaza, moteur essentiel de l’économie locale, ont cessé leurs activités. La guerre a laissé l’économie du secteur en ruines, paralysant l’industrie et entravant toute perspective de reprise à court terme.
Habitat et infrastructures : un secteur anéanti
L’armée israélienne a transformé des quartiers entiers de Gaza en décombres, ciblant les bâtiments résidentiels, les institutions publiques et privées, les usines et les commerces. Les dégâts sont immenses : plus de 75 % des infrastructures, y compris les habitations, les hôpitaux, les écoles et les églises, ont été détruites.
Sur les 400 000 unités de logement dans le secteur, environ 150 000 ont été complètement détruites et 200 000 ont subi des dommages partiels. Ainsi, 80 000 unités sont désormais inhabitées. Avant même le conflit, Gaza souffrait déjà d’une grave crise du logement avec un déficit de 120 000 unités.
En plus des habitations, l’armée israélienne a également détruit 3 églises, 611 mosquées (dont 214 partiellement), 206 sites archéologiques et historiques, et 36 infrastructures sportives. Le secteur de l’éducation est également touché, avec 125 écoles et universités détruites et 337 endommagées.
La crise de l’eau : un outil de guerre
La situation de l’eau est critique à Gaza. Selon l’UNRWA, 67 % des installations d’eau et d’assainissement ont été endommagées ou détruites. Depuis le début de la guerre, les infrastructures d’eau et d’assainissement ont été ciblées, avec une moyenne de 5 sites touchés tous les trois jours, d’après un rapport d’Oxfam.
En conséquence, la quantité d’eau disponible dans la région a chuté de 10 % à 20 % par rapport à l’avant-guerre. La quantité d’eau accessible par personne a diminué de 94 %, tombant à 4,74 litres par jour, bien en deçà des 120 litres quotidiens recommandés par l’Organisation mondiale de la santé. Les responsables des droits humains dénoncent l’utilisation de la privation d’eau comme une arme de guerre contre la population de Gaza.
Insécurité alimentaire et famine
Outre la crise de l’eau, la guerre a également engendré une grave pénurie alimentaire. Depuis novembre dernier, des signes de famine se sont manifestés, en particulier dans les gouvernorats de Gaza et du Nord. 36 enfants sont morts de malnutrition et 50 000 enfants ont besoin d’un traitement urgent, selon l’UNRWA.
Les efforts d’aide humanitaire sont entravés par les restrictions israéliennes. Alors que 600 camions de nourriture entraient quotidiennement à Gaza avant le conflit, ce chiffre a été réduit à 50 camions par jour, voire moins. De plus, Israël cible les entrepôts alimentaires, les boulangeries et les camions d’aide, augmentant ainsi le nombre de personnes exposées à la famine.
Ainsi, les chiffres sont accablants. En un an, la guerre a ravagé Gaza, provoquant des pertes économiques de 33 milliards de dollars et plongeant sa population dans une crise sans précédent. Destruction d’infrastructures, chômage, pénurie d’eau, et famine s’ajoutent à la liste des conséquences d’un conflit qui continue de peser lourdement sur le quotidien des Gazaouis.
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