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Gaza : Une étude britannique dit 41% de morts en plus, Netanyahu pourra quand même aller en Pologne…

Gaza : Une étude britannique dit 41% de morts en plus, Netanyahu pourra quand même aller en Pologne…

Le ministère de la Santé de Gaza avance le bilan de 37 877 morts, la prestigieuse revue médicale britannique “The Lancet” dit beaucoup plus. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’est pas près de desserrer ses mâchoires sur Gaza, pour éviter que le Hamas refasse ce qu’il a fait le 7 octobre 2023 (1208 décès), mais aussi pour que personne ne puisse documenter avec exactitude toutes les horreurs commises par Tsahal dans cette prison à ciel ouvert. “The Lancet” a tenté de cerner l’ampleur des crimes de guerre qui ont valu à Netanyahu un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). L’étude publiée ce vendredi 10 janvier est effroyable…

Le document estime que le nombre de morts à Gaza, durant les 9 premiers mois de la guerre entre Israël et le Hamas, est supérieur de près de 40% à celui établi par le ministère de la Santé du territoire palestinien. L’étude de Lancet évalue à 55 298 – 78 525 la fourchette des morts provoquées par des lésions traumatiques à Gaza durant cette période. En se basant sur ses indicateurs la revue avance que le nombre décès est probablement 64 260, un chiffre supérieur de 41% à celui du ministère de la Santé.

Ce nombre représente 2,9% de la population gazaouie avant le conflit, «soit environ un habitant sur 35», dit l’étude. Ce bilan ne prend en compte que les morts dues à des lésions traumatiques, il écarte les décès indirects, tels que ceux dus au manque de soins ou de nourriture ; il écarte aussi les milliers de disparus probablement ensevelis par les décombres.

Les chercheurs ont appliqué une technique statistique dénommée «capture-recapture», qui a déjà fait ses preuves dans d’autres conflits à travers le monde ; trois listes ont été dressées. La première est celle fournie par le ministère de la Santé, elle répertorie les dépouilles identifiées dans les hôpitaux ou les morgues. La deuxième provient d’une enquête en ligne lancée par le ministère de la Santé, dans laquelle les Palestiniens ont consigné le décès de leurs proches…

La troisième a été faite à partir de notices nécrologiques postées sur des réseaux sociaux tels que X, Instagram, Facebook et Whatsapp, à condition que l’identité du défunt soit établie. «Nous n’avons retenu dans notre étude que les personnes dont le décès avait été confirmé par leurs proches ou par les morgues et les hôpitaux», a confié Zeina Jamaluddine, épidémiologiste à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, principale auteure du rapport.

Les chercheurs ont par la suite scruté les listes de morts pour repérer les doublons. «Nous avons cherché les chevauchements entre les trois listes (…) afin d’obtenir une estimation totale de la population tuée», a indiqué Mme Jamaluddine.

Les auteurs de l’étude invitent toutefois à la prudence, en arguant que les listes publiées par les hôpitaux ne mentionnent pas systématiquement la cause de la mort. Donc il est possible que des civils affectés par des pathologies non traumatiques, telles qu’une crise cardiaque, aient été recensés, ce qui engendrerait une surestimation.

Mais une autre donne contrebalance cette éventualité : les personnes disparues, que l’étude n’a pas intégrées. L’agence humanitaire des Nations unies OCHA a dit que quelque 10 000 habitants de Gaza portés disparus seraient prisonniers des ruines des bâtiments bombardés.

Zeina Jamaluddine s’attend à ce que «les critiques fusent de toutes parts» sur cette étude. Elle s’en est prise à une «obsession» sur les chiffres de la mortalité, «nous savons de toute façon qu’elle est très élevée», commente-t-elle. Israël a toujours remis en cause les chiffres du ministère de la Santé de Gaza mais les Nations Unies les jugent crédibles. Les mandats de la CPI n’ont pas frappé pour rien…

Bon, ils n’empêcheront pas Netanyahu d’aller en France (même s’il est très improbable qu’il s’y rende vu l’agitation sur place), ni d’aller en Pologne, les autorités lui ayant assuré une immunité pour assister aux commémorations des 80 ans de la libération du camp nazi d’Auschwitz-Birkenau (là aussi c’est son ministre de l’Education qui se déplacera).

Les souffrances des Palestiniens sont loin d’être terminées. Peut-être que Netanyahu n’ira pas jusqu’à recoloniser l’enclave (trop compliqué diplomatiquement et surtout trop périlleux sur le plan sécuritaire), comme l’exigent ses ministres extrémistes, mais il est certain qu’il ne donnera plus jamais aux Palestiniens la relative autonomie qu’ils avaient. Quant au Hamas en tant qu’organisation militaire structurée et autorité administrative à Gaza, c’est définitivement terminé, avec et après Netanyahu.

 

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