La relation entre la France et l’Algérie, marquée ces derniers mois par des tensions persistantes, semble trouver une lueur d’apaisement.
Ce mercredi 22 janvier 2025, la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a évoqué la volonté de Paris de désamorcer la crise diplomatique et d’engager un dialogue constructif avec Alger.
Cependant, des divergences au sein du gouvernement français compliquent cette démarche.
Une volonté d’apaisement exprimée par Paris
Lors d’un point presse après le Conseil des ministres, Sophie Primas a déclaré : « Personne n’a intérêt à une escalade entre la France et l’Algérie », rappelant la complexité historique de cette relation. La porte-parole a insisté sur l’importance de ramener les échanges à une relation « d’État à État » tout en affirmant la nécessité de défendre les intérêts français.
Elle a également souligné que la gestion des relations avec l’Algérie était confiée exclusivement au président de la République, Emmanuel Macron, et au ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Une précision perçue comme une mise au point à l’encontre du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, Ministre de la Justice de France, dont les interventions répétées sur le sujet ont suscité des critiques.
L’affaire Boualem Sansal et le rôle du Quai d’Orsay
Un dossier particulièrement sensible demeure celui de Boualem Sansal, au centre des tensions bilatérales. Sophie Primas a confirmé que la France continuait à exercer une pression diplomatique sur Alger pour parvenir à une résolution. Elle a également annoncé que le chef de la diplomatie française se préparait à se rendre en Algérie pour rencontrer le président Abdelmadjid Tebboune.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a rappelé que le Quai d’Orsay, sous l’autorité d’Emmanuel Macron, était seul habilité à mener la politique étrangère française.
Cette affirmation semble désapprouver les prises de position publiques de Bruno Retailleau et Gérald Darmanin.
Des désaccords au sein du gouvernement
Bruno Retailleau, qui défend une ligne dure envers l’Algérie, a une nouvelle fois été désavoué ce mercredi après avoir annoncé l’arrestation d’un influenceur algérien, Rafik Meziane. Le Parquet de Paris a réfuté ses déclarations, évoquant une « fuite prématurée » et précisant qu’aucune charge n’était retenue contre l’intéressé.
Malgré ces revers, Retailleau persiste dans sa position, déclarant dans L’Express que « la manière douce n’a pas suffi ». Cette attitude a suscité des critiques de la part de diplomates, dont Gérard Araud, qui a dénoncé une gestion contre-productive de la politique étrangère :« Il n’est ni sain ni normal que la politique étrangère de la France à l’égard d’un de nos principaux partenaires soit dictée par un ministre autre que celui des Affaires Étrangères, dont le seul objectif est de se rendre populaire auprès d’un segment de l’opinion publique ».
Un défi pour les relations bilatérales
Le gouvernement français semble divisé sur la manière de gérer la crise avec l’Algérie. Alors que le Quai d’Orsay prône l’apaisement et le dialogue, des voix discordantes au sein de l’exécutif risquent de compliquer les efforts de réconciliation.
Dans un contexte où les relations bilatérales sont déjà fragiles, une approche cohérente et concertée semble indispensable pour éviter une escalade supplémentaire.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires