La technologie doit-elle être un outil au service de la vérité et de l’objectivité ou un levier pour imposer des décisions politiques ?
Cette question se pose une nouvelle fois avec la controverse autour du changement de nom du golfe du Mexique en “golfe d’Amérique” sur Google Maps.
Une décision qui soulève des interrogations sur l’ingérence des grandes entreprises technologiques dans les choix géopolitiques et la censure des voix dissidentes.
Un changement imposé par décret présidentiel
Le 10 février 2025, Google Maps a modifié l’appellation du golfe du Mexique, le renommant “golfe d’Amérique”, en conformité avec un décret signé par Donald Trump le 20 janvier, dès son retour à la Maison-Blanche.
Cette décision, unilatérale et controversée, a immédiatement provoqué des réactions vives et indignées, notamment au Mexique, dont la présidente Claudia Sheinbaum a annoncé, le 13 février, que son gouvernement envisageait des poursuites contre Google.
Censure des avis et suppression des critiques
Face à cette contestation croissante, Google Maps a décidé de bloquer les commentaires sur la page du golfe d’Amérique et de supprimer les avis négatifs dénonçant ce changement. Désormais, un message indique que “les publications sont actuellement désactivées pour ce type de lieu”, tandis que les avis les plus récents remontent à plus d’un mois.
Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs ont signalé que leurs avis avaient été supprimés après avoir protesté contre la nouvelle appellation. Sur X (ex-Twitter), une internaute affirme que des centaines de personnes avaient attribué une étoile au lieu en signe de désaccord, avant que ces avis ne disparaissent mystérieusement.
Quand la censure numérique devient un outil politique
Google justifie cette suppression en expliquant vouloir éviter les “contributions hors sujet” et se prémunir contre les abus et l’activité suspecte. Mais cette décision s’apparente plutôt à une censure systématique de la contestation, interdisant aux citoyens d’exprimer leur désaccord.
Ce n’est pas la première fois qu’une entreprise technologique manipule des informations géographiques à des fins politiques. L’usage de la cartographie numérique comme outil de légitimation géopolitique est devenu une réalité inquiétante, où les multinationales s’alignent sur les volontés des gouvernements influents.
En verrouillant les espaces d’expression et en effaçant les traces du désaccord, Google ne fait pas que modifier un nom sur une carte, il réécrit la réalité et impose une vision politique sans laisser place au débat.
La technologie ne doit pas être l’outil de la pensée unique
L’effacement des critiques, couplé à la puissance de diffusion de Google, pose un problème fondamental de liberté d’expression. La technologie ne peut pas être un simple relais des décisions politiques sans offrir aux citoyens un droit de réponse.
Au-delà du changement d’un nom géographique, cette affaire illustre une dérive inquiétante où les plateformes numériques deviennent des instruments de manipulation, effaçant toute contestation et imposant une vision unilatérale de la réalité.
Si la technologie devient un outil de réécriture de l’histoire, quel sera le prochain territoire à être rebaptisé au gré des décisions d’un chef d’État ?
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