Economie

Grave : Chute spectaculaire du fonds de roulement des entreprises publiques de 1039%, en une année

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Une étude vient d’être publiée hier mardi 22 mars 2022 par l’Association Tunisienne des Contrôleurs Publics (ATCP), intitulée « Indice de Gouvernance des Entreprises Publiques en Tunisie ». Cette étude dont l’horizon temporel couvre les années 2016-2020 a concerné la gouvernance d’un échantillon représentatif de 53 entreprises publiques (EP) des plus importantes au pays sur un total de 104. 130 critères d’évaluations ont été retenus, à cet effet.

Les entreprises ayant fait l’objet de l’étude opèrent dans 12 secteurs d’activités économiques et emploient 75163 agents et cadres avec un taux d’encadrement moyen 32.3%.

On note, sous cet angle, que depuis une dizaine d’années, et malgré le rôle significatif que les EP ont joué pour gérer les intérêts généraux des citoyens, maintenir la continuité du service public et assurer la présence de l’Etat, celles-ci souffrent de plus en plus de problèmes de gouvernance et de maîtrise de leurs équilibres financiers largement affectés par les nouveaux recrutements mal étudiées et la masse salariale qui a connu une croissance inquiétante notamment depuis ces 8 dernières années.

Au cours des années 2016-2020 et à partir d’une étude de panel, les données publiées révèlent que les revenus consolidés du panel analysé des EP, ont enregistré une nette croissance de 34%, passant de 5,924 milliards de dinars à 7,919 milliards de dinars sur la période 2016-2019. L’année 2020, quant à elle a été marquée par une régression de 17% de ces revenus par rapport à 2019.

Parallèlement aux revenus, les charges d’exploitation ont présenté une évolution croissante moyenne de 20% durant 2016-2019, et une diminution de 22% au cours de l’année 2020, passant de 9,604 milliards de dinars à 7,531 milliards de dinars.

Les charges de personnels ont gardé un taux de croissance moyen de 9% durant toute la période étudiée.

Néanmoins, on présente des données extrêmement graves qui indiquent que les équilibres financiers (fonds de roulement) ont connu une inquiétante dégringolade, principalement à partir de 2017, passant de -156 millions de dinars à -1,779 milliards de dinars en 2018, soit une chute brutale de 1039% en une année, tout en continuant à se détériorer sur le reste de la période pour atteindre -2,214 milliards de dinars en 2020.

Le niveau de profitabilité a connu une détérioration agressive, en effet, il est passé de -6,9% en 2016 à -31,6% en 2018, pour se stabiliser aux alentours de -11% en 2020. L’engagement de l’Etat en matière de subvention d’exploitation, quant à lui, a connu un continuel accroissement et ce à partir de 2016, qui a enregistré un taux de couverture des charges par les subventions d’exploitation de 2,6%, jusqu’à 2019 avec un taux de couverture dépassant 17,5%.

Il a été précisé aussi que le niveau d’endettement total ou encore le « Net Greating », a enregistré une évolution croissante durant toute la période, passant de 82% en 2016 à 112,5% en 2020. Cette situation fragile s’est aggravée à la fois, par un taux de liquidité faible par rapport au total bilan, ne dépassant pas en moyenne 4,2%, et un niveau de capitalisation moyen avoisinant 5,6% durant toute la période étudiée.

Rappelons que le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a exprimé de nouveau, mercredi dernier 16 courant, le refus catégorique de la cession des entreprises publiques tunisiennes, en dépit de leur dislocation totale et la nécessité de leur mise en faillite, en vertu de loi, après leur perte de leurs capitaux propres et ce, selon les chiffres de l’étude de l’ATCP.

Taboubi a fait valoir que « ces entreprises ne sont pas une propriété privée pour qu’on parle de les vendre ou les céder », selon ses dires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek