Le mouvement de protestation des étudiants en médecine à Rabat au Maroc prend une tournure judiciaire. Vingt-huit étudiants, dont des représentants du bureau des étudiants, des médecins résidents et internes du Centre hospitalier universitaire (CHU), ont été traduits devant le procureur de première instance ce vendredi.
Ils sont accusés de “désobéissance, non-respect des ordres des autorités et rassemblement non autorisé”. Le parquet a décidé leur mise en liberté provisoire, mais les audiences débuteront d’ici le 23 octobre.
Une mobilisation qui prend de l’ampleur
La situation s’est envenimée après la dispersion des sit-in des étudiants en médecine à Rabat cette semaine. Le Comité national des internistes et des résidents (CNIR) a réagi en dénonçant des “violations flagrantes” et des “méthodes répressives”.
Dans un communiqué, le CNIR a condamné l’interpellation de plusieurs médecins internes et annoncé une grève d’avertissement excluant les services d’urgence, de garde et de réanimation. Cette grève doit s’étendre du 27 septembre au 1er octobre pour protester contre les violations constatées.
En soutien à cette mobilisation, le CNIR a également appelé les stagiaires et résidents à se rassembler autour des bureaux locaux du Comité et à participer aux manifestations qui se tiendront dans différentes villes.
Solidarité et appel au dialogue
La Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie du Maroc (CNEMEP) s’est également déclarée solidaire des étudiants arrêtés. De leur côté, plus de sept organisations syndicales et professionnelles de la santé ont demandé au gouvernement d’ouvrir un dialogue pour apaiser les tensions, notamment après les deux rassemblements dispersés à Rabat.
En réponse à ces revendications, le ministère de l’Enseignement supérieur a annoncé une série de mesures, en particulier pour le secteur de la pharmacie. Cependant, ces annonces n’ont pas suffi à apaiser la colère des médecins internes et résidents, qui se sont joints aux protestations en lançant une grève de cinq jours.
La répression des sit-in
Le CNIR – Comité national des internistes et des résidents a vivement critiqué le recours aux “méthodes répressives”, évoquant une répression “physique et verbale” à l’encontre des manifestants. Cette montée en tension témoigne d’un malaise profond au sein du secteur de la santé au Maroc.
La situation à Rabat, au-delà des revendications des étudiants en médecine, révèle un besoin urgent de dialogue et de réforme dans le domaine de la formation médicale et des conditions de travail des praticiens de santé.
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