Economie

Tunisie : Hausse des emprunts extérieurs de 158% à fin mai dernier

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L’encours de la dette publique de la Tunisie a atteint 107,7 milliards de dinars à fin mai 2022, contre 98,3 milliards de dinars au cours de la même période de 2021, soit en hausse de 9,5%, selon la note du ministère des Finances: « Résultats provisoires de l’exécution du Budget de l’Etat (mai 2022 » rendue publique à la fin de la semaine dernière.

L’encours de la dette extérieure représente 62% (66,2 milliards de dinars) du total de la dette publique, alors que la dette intérieure est de l’ordre de 38% (41,4 milliards de dinars).

En ce qui concerne le service de la dette publique, il a augmenté de 47%, à 6,9 milliards de dinars, au cours des cinq premiers mois de l’année 2022, comparativement à la même période de l’année écoulée.

La dette intérieure s’est située à près de 1,40 milliard de dinars, soit en baisse de 63,8%, alors que la dette extérieure s’est située au niveau de 5,3 milliards de dinars, soit en hausse de 158,0%.

Le remboursement du principal de la dette s’est accru, selon le ministère des finances, de 65,9%, à près de 5,0 milliard de dinars, ce qui représente 74% du service de la dette. De même, la valeur des intérêts a évolué de 11,2% à 1770 millions de dinars, contre 1586 millions de dinars en février 2021.

Notons que selon un récent rapport de « Reuters », les signes conventionnels de la crise de la dette, à savoir l’effondrement des devises, les pertes des marges sur les obligations souveraines d’au moins 1000 points de base et l’érosion des réserves de change, indiquent qu’un nombre record de pays en développement sont désormais en difficulté.

Le Liban, le Sri Lanka, la Russie, le Suriname et la Zambie sont déjà en défaut de paiement, la Biélorussie est au bord du gouffre et une douzaine d’autres pays au moins sont dans la zone de danger, car la hausse des coûts d’emprunt, l’inflation et l’explosion de la dette sont autant de facteurs qui alimentent les craintes d’un effondrement économique imminent.

Concernant la Tunisie, Reuters souligne que l’Afrique compte un grand nombre de pays qui font appel au FMI, mais la Tunisie semble être l’un des pays les plus à risque.

Aussi, on précise que les spreads des obligations tunisiennes – la prime que les investisseurs exigent pour acheter les titres de la dette plutôt que des obligations américaines – ont augmenté à plus de 2800 points de base et, avec l’Ukraine et le Salvador, la Tunisie figure sur la liste des trois premiers pays susceptibles de faire défaut, selon la banque d’investissement américaine Morgan Stanley.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek
Tags: FMI