Les pressions inflationnistes ont entraîné une hausse des prix des matières premières depuis le dernier trimestre de 2021, et la poursuite du chômage, exacerbée par la pandémie Covid 19, a exacerbé les tensions sociales, qui posent des défis majeurs aux pays du Maghreb rapporte une étude publié lundi dernier 9 mai 2022 par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises, intitulée « L’impact de la guerre russo-ukrainienne sur les pays du Maghreb ».
L’économie maghrébine souffre d’une stagnation depuis des années, qui s’est aggravée avec la pandémie. Toutefois, la légère reprise, a été entravée par le conflit russo-ukrainien qui a touché les chaînes d’approvisionnement, l’énergie et l’alimentation, en particulier le blé dans des pays qui souffrent déjà de la sécheresse.
D’après l’IACE, un think tank publiant régulièrement des notes de recherches économiques, bien que l’impact de ces facteurs soit variable d’un pays à l’autre, le dénominateur commun entre la Tunisie, l’Algérie, la Libye et le Maroc est le coût élevé des aliments et de l’énergie, et le risque de troubles sociaux.
Le Maghreb
La position de l’Union européenne et de l’OTAN sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine a rappelé la nécessité des blocs économiques et du rapprochement entre les pays face aux adversaires politiques ou économiques en temps de paix et de guerre, souligne l’institut tout en mettant en avant que l’Union du Maghreb arabe a vu le jour aux années quatre-vingt du siècle dernier, mais cette alliance n’a pas évolué depuis, alors que le monde vit sur le rythme de blocs qui rassemblent des dizaines de pays de langues, de politiques et de religions différentes qui essayent de s’imposer sur la carte internationale.
Aujourd’hui, malgré l’existence de l’Union du Maghreb arabe en tant que structure, elle n’a pas rempli son rôle principal à savoir unifier les pays du Maghreb, malgré les richesses et ressources naturelles et humaines disponibles et potentielles.
Selon un rapport publié par le Fonds monétaire international, les échanges commerciaux entre les pays de l’Union du Maghreb arabe sont les plus faibles parmi les différents blocs régionaux. En effet, le volume des échanges entre les pays du Maghreb s’élève à moins de 5% du commerce total de la région, par rapport au volume du commerce régional qui s’élève à environ 16% en Afrique, 19% en Amérique latine, 51% en Asie, 54% en Amérique du Nord et 70% en Europe.
Conséquences sociales et économiques
Les impacts sociaux et économiques sur le Maghreb de la guerre d’Ukraine ont frappé les taux de croissance, aggravé l’inflation, et déséquilibré la balance commerciale des pays du Maghreb déjà déficitaires, assure-t-on.
Sécurité alimentaire
Les troubles sociaux résultant de l’insécurité alimentaire ne sont pas nouveaux dans la région, puisqu’ils ont commencé avec la grève de 1981 qui a fait des centaines de morts à Casablanca, et les émeutes en Tunisie durant l’hiver 1983-1984. Des protestations sociales ont également été enregistrées dans les deux pays des suites de la crise mondiale qui a touché les prix de produits alimentaires en 2008, tandis que la famine a frappé la Mauritanie en 2010 en raison de la sécheresse. Quant à la Libye, elle a fait face à une crise alimentaire en 2011 en raison de la guerre civile.
Aujourd’hui, on s’inquiète de plus en plus de la capacité des gouvernements nord-africains à soutenir le marché alimentaire à long terme pour un certain nombre de raisons, à commencer par les contraintes budgétaires et la lenteur de la reprise après la pandémie, les perturbations liées au climat sur les marchés mondiaux des produits alimentaires et les répercussions économiques de la guerre en Ukraine.
En Tunisie, de nombreux navires de céréales en rade dans les ports ont attendu des semaines en raison du refus des fournisseurs de décharger les marchandises avant qu’elles ne soient payées. Plus de 70% des importations de blé tendre proviennent d’Ukraine et de Russie. L’Ukraine est également le principal fournisseur du pays en maïs et orge.
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