Tunisie

Comment Kais Saied et Najla Bouden ont pu rater ça?!

Comment Kais Saied et Najla Bouden ont pu rater ça?!

C’est du jamais vu, nulle part dans le monde. Des salaires qui calent dans des secteurs névralgiques comme l’Education et la Santé et l’exécutif qui ne pipe pas mot là-dessus. Ni le chef de l’Etat, Kais Saied, qui manifestement a d’autres urgences, notamment la réconciliation pénale, une affaire d’une complexité inouïe ; ni la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, qui de toute évidence est tétanisée par les obstacles sur sa route. Les enseignants et les personnels de la santé sont livrés à eux-mêmes, avec aucune explication de leurs ministres, avec pour seul vis-à-vis des banquiers intraitables qui ne se gênent pas pour appliquer la dure loi des intérêts débiteurs (les redoutés agios). Ce n’est pas ainsi que le président de la République va gagner la bataille de la remobilisation pour relancer le pays…

La communication, une fois de plus, est le talon d’Achille d’un gouvernement qui pourtant ne manque pas de bras et cerveaux grassement rémunérés. Eux certainement ont été payés en temps et en heure, mais pas ceux qui ont en charge notre santé et l’avenir de nos enfants. L’affichage est très mauvais et dangereux, et pas seulement en Tunisie…

Pour tous ceux qui ont pris le large, par les voies régulières ou non, c’est un sacré grain à moudre. Et pour tous ceux qui sont restés au pays, parfois contraints et forcés, c’est une source de désamour de plus pour cette patrie qui ne fait plus rien comme il faut depuis le 14 janvier 2011.

Nous sommes les premiers à tirer sur les enseignants quand à notre sens ils dévient de leur trajectoire avec des demandes insensées, mais là pour le coup il faut reconnaître qu’ils sont particulièrement patriotes et fidèles à leur sacerdoce quand ils continuent de travailler sans être payés. Et surtout face à ce silence incompréhensible et insultant de leur ministre, qui pourtant est très bavard sur d’autres sujets et compte beaucoup sur les profs pour transformer en profondeur l’Education nationale. Ce n’est pas ainsi que Fathi Sellaouti va atteindre ses objectifs. Ce n’est pas ainsi qu’il va sauver nos enfants…

Que dire de cet appel d’air pour des médecins tunisiens déjà démobilisés et dont les copains ont déjà filé à l’étranger, d’où ils les narguent avec des signes extérieurs de quiétude sociale même si on sait que l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs. Une chose est certaine : Ce n’est pas ainsi que le ministre de la Santé, Ali Mrabet, va garder ses troupes…

Reste à espérer que le chef de l’Etat et le gouvernement ne laisseront pas filer ce week-end – une éternité ! – pour donner aux enseignants, aux agents de la santé et à toute la nation les explications auxquelles ils ont droit. Dans cette affaire se joue bien plus que de simples salaires qui vont être aussitôt dévorés par l’inflation : C’est la crédibilité de nos dirigeants, l’image de la Tunisie et son avenir qui se jouent…

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