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Human Rights Watch accuse Israël de « transfert forcé » et « crime de guerre » à Gaza

Human Rights Watch accuse Israël de « transfert forcé » et « crime de guerre » à Gaza

L’ONG Human Rights Watch (HRW) publie ce jeudi un rapport accablant sur les opérations de déplacement forcé orchestrées par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

Pour HRW, ces ordres d’évacuation à répétition et la destruction massive d’infrastructures civiles constituent un « crime de guerre », assimilable au transfert forcé de civils.

Un déplacement de masse touchant 1,9 million de Gazaouis

D’après les données de l’ONU, près de 1,9 million de Gazaouis ont été contraints de fuir leurs foyers depuis le début de l’escalade militaire dans la région. En effet, cette population, estimée à 2,4 millions avant le conflit, fait face à des ordres successifs d’évacuation et à une destruction systématique des infrastructures.

HRW souligne que ces pratiques « s’apparentent à un nettoyage ethnique ». Selon le rapport, Israël a multiplié les zones où les Palestiniens sont contraints de quitter leurs foyers sans aucune perspective de retour, transformant Gaza en une zone de déplacements forcés massifs.

Des zones rasées et des corridors créés pour des « raisons sécuritaires »

Dans son rapport de 170 pages, HRW examine en particulier deux zones clés : les corridors de Neztarim et Philadelphie. Ces zones, selon l’ONG, ont été « rasées, étendues et nettoyées » par l’armée israélienne pour instaurer des couloirs de sécurité.

Le corridor de Neztarim, qui traverse Gaza d’est en ouest, s’étend désormais sur 4 km de large, entre la ville de Gaza et le Wadi Gaza. La zone a été entièrement démolie pour éviter toute réoccupation, précise HRW.

Des témoignages et des preuves accablantes

Pour étayer ses accusations, Human Rights Watch s’appuie sur des témoignages de Gazaouis, des images satellites et des données recueillies jusqu’en août 2024. Les rapports indiquent qu’Israël maintient des zones vidées de population, rendant certains espaces inhabitables pour les civils. Louise Wateridge, porte-parole de l’Unrwa, déclare qu’au moins 100 000 personnes ont été déplacées de force vers le sud en raison de l’offensive israélienne.

Imam Hamad, habitant de Beit Hanoun, déclare : « Avant, je pensais qu’ils voulaient nous déplacer, maintenant je réalise qu’ils veulent nous effacer ». Ces témoignages illustrent la détresse de populations forcées de quitter leurs maisons à plusieurs reprises, dans un environnement où les espaces sûrs deviennent de plus en plus rares.

Des conséquences graves sur la vie des civils

HRW accuse Israel de « transfert forcé » de population qui n’offre aucune alternative aux Gazaouis. Ce « nettoyage ethnique » rend impossible la vie dans des zones où les civils sont continuellement déplacés sous la menace.

Le rapport rappelle qu’Israël doit rendre des comptes sur ces actions et reconsidérer ses pratiques de déplacements forcés à Gaza.

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