Le moins qu’on puisse est que le gouvernement joue avec les nerfs des citoyens-consommateurs et prend la léthargie ambiante, avec cette absence totale de réaction populaire forte, pour un quitus vers des augmentations tous azimuts que le gouvernement n’essaye même plus de contenir, au contraire il les orchestre. Les hausses intempestives des prix du carburant, mollement accueillies par des Tunisiens groggys, assommés par moult tuiles, sont la parfaite illustration des pratiques gouvernementales. Plus grave: il y a les arguments insupportables que les autorités collent à des décisions que rien n’explique rationnellement, à part le projet inavoué de piocher, encore une fois, dans la poche des citoyens pour résorber les déficits…
On a eu droit ce lundi 19 septembre à l’assertion de toute beauté de Rached Ben Deli, directeur général des Hydrocarbures au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie. Le même qui nous avait confirmé que les caisses publiques sont incapables de soutenir la cadence infernale sur le marché mondial des hydrocarbures, ce qui explique les pénuries de carburant. Il nous a sorti aujourd’hui sur une radio privée, pour justifier l’injustifiable, que “le cours mondial du baril de pétrole est de 107 dollars présentement…”
Faux : le baril de brut s’échange à 90 dollars ce 19 septembre. D’ailleurs il n’arrête pas de fondre depuis les 104 dollars affichés il y a 3 semaines. On ne peut pas imaginer une seconde que le patron des Hydrocarbures ne connaisse pas les bons chiffres, seulement cet argumentaire est le seul qui tienne devant une opinion publique qui a perdu jusqu’à la capacité de s’indigner tant elle a encaissé depuis la dite Révolution…
Et les Tunisiens ne sont pas au bout de leurs peines puisqu’il y aura une 5ème hausse des prix du carburant d’ici fin 2022, a annoncé Ben Deli avant même qu’on sache ce que sera la conjoncture mondiale d’ici là. Un comble ! Mais cette fois au moins vous ne serez pas surpris…
Et que personne ne vienne vous faire croire qu’il s’agira d’appliquer le mécanisme d’ajustement automatique des prix, il y a longtemps qu’il est mort et enterré. Il s’agira juste de renflouer des caisses publiques exsangues. D’ailleurs le DG des Hydrocarbures ne l’a pas caché dans sa sortie de ce matin…
Comme il ne cache plus le fait qu’il est très improbable que les prix du carburant baissent en Tunisie si les cours mondiaux venaient à chuter…
Voilà, vous êtes avertis. “On nous cache tout, on nous dit rien. Plus on apprend plus on ne sait rien“, a chanté en 1967 le célèbre Jacques Dutronc. Et bien il a raison plus que jamais.
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