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Il n’y a pas qu’en Tunisie où les agressions contre les médecins explosent, en France aussi

Il n’y a pas qu’en Tunisie où les agressions contre les médecins explosent, en France aussi

Fléau des temps modernes, un parmi les maux de la modernité… En Tunisie les personnels de santé se plaignent fréquemment du déchainement de violence de la part des patients et de leurs proches, surtout depuis la dite Révolution. D’ailleurs beaucoup de médecins aguerris filent vers l’étranger pour ces raisons et d’autres. Le hic c’est que leur lieu de repli, la France, est elle aussi gagnée par cette montée de la violence. Un petit de goût de paradis perdu pour les praticiens français et les renforts étrangers…

La tendance est telle que les records s’enchaînent d’année en année. L’Observatoire de la sécurité des médecins a déballé ce mardi 8 octobre les chiffres des agressions contre ces professionnels de la santé. L’organisme affilié à l’Ordre des médecins a recensé 1581 plaintes pour violences de la part des médecins en 2023. C’est une hausse de 27% en un an, renseigne un questionnaire ventilé auprès des professionnels.

Dr Mbock, médecin généraliste à Dénain (Nord), a confié à BFMTV l’agression qu’il a subie il y a une semaine. Un patient a fait irruption dans la pièce pendant une consultation et l’a apostrophé, en balançant des menaces. L’agresseur était très remonté parce qu’on ne lui a pas donné de rendez-vous pour un certificat médical. Un motif insignifiant. Dr Mbock subissait là sa troisième agression en 22 ans d’exercice, des incidents “un petit peu plus rapprochés“.

La situation va être de plus en plus tendue, parce qu’il y a de moins en moins de médecins et de plus en plus de demandes de consultations“, confie le professionnel de santé. Son assistante médicale, Allison Fiems, corrobore les dires de son patron. “Il y a énormément de tensions depuis la crise Covid, depuis 2 ans. Il faut tout, tout de suite“, dit-elle…

Les données de l’Observatoire permettent de dégager un schéma “type“. Les premières cibles de cette déferlante sont les médecins généralistes (64%), contre 36% pour les spécialistes, psychiatres et cardiologues en tête. Les victimes sont en majorité des femmes (56%), malmenées dans 58% des cas par le patient, et dans 18% des cas par un “accompagnant“.

Les agressions verbales et les menaces pèsent 73% dans les faits signalés, contre 7% pour les agressions physiques, les vols ou tentatives de vols et les actes de vandalisme, à parts égales. Pour ce qui est des vols c’est l’ordonnancier ou les ordonnances qui est le plus visé.

Dr Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre (UFML), est d’avis qu’il faut de toute urgence s’activer pour solutionner ce fléau qui gagne du terrain. “Il faut faciliter d’abord la plainte, on sait que souvent les médecins n’osent pas porter plainte (…). Et il faut une rapidité du jugement, on ne peut pas imaginer que des soignants soient fragilisés et attendent la sanction par rapport à leur agresseur“, martèle le praticien.

Aux problèmes chroniques des hôpitaux français (sous-effectif, sous-équipement, charge de travail excessive, etc.), qui d’ailleurs font fuir beaucoup de médecins vers le privé, il faut ajouter cette violence exponentielle. Décidément la santé publique est bien malade...

 

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