Diaspora

Immigration au Canada : entre opportunités et défis, un sondage révèle des frustrations croissantes

Immigration au Canada : entre opportunités et défis, un sondage révèle des frustrations croissantes

Un récent sondage commandé par CBC News révèle une ambivalence croissante parmi les nouveaux arrivants au Canada face au système d’immigration du pays.

Si la majorité des immigrants se disent reconnaissants pour une meilleure qualité de vie, plus de 80 % estiment que l’immigration massive n’est pas suffisamment planifiée, avec des impacts négatifs sur l’accès au logement, à l’emploi et aux services publics.

Un système sous tension

Le sondage, réalisé en novembre 2024 par Pollara Strategic Insights auprès de 1 507 nouveaux arrivants, montre que quatre immigrés sur cinq pensent que le gouvernement canadien a accepté trop d’immigrants et d’étudiants internationaux sans planifier adéquatement l’infrastructure nécessaire, notamment le logement et les opportunités d’emploi.

Exemple, une médecin iranienne immigrée en 2022, partage ce sentiment. Malgré sa gratitude pour la sécurité et les libertés offertes par le Canada, elle critique un système qu’elle considère comme “inefficace” pour intégrer les talents étrangers.

Des chiffres alarmants

  • 44 % des nouveaux arrivants occupent un emploi en dehors de leur domaine d’expertise ou sont au chômage.
  • 14 % des répondants sont sans emploi, soit un taux deux fois supérieur à la moyenne nationale.
  • Un quart des immigrants déclarent que leur expérience professionnelle antérieure n’est pas reconnue, et 13 % signalent que leurs diplômes académiques ne sont pas validés.

Ces défis touchent particulièrement les personnes issues de pays du Moyen-Orient, d’Afrique, d’Asie du Sud et d’Amérique du Sud, où un nouvel arrivant sur neuf a fait face à des discriminations ethniques.

Des défis mais aussi des opportunités

Malgré ces difficultés, 79 % des participants se déclarent satisfaits de leur qualité de vie au Canada, avec une majorité mettant en avant un meilleur équilibre travail-vie personnelle et l’accès à l’éducation pour leurs enfants.

Cependant, les défis économiques, comme le coût de la vie et les pénuries de médecins de famille, amènent 42 % des nouveaux arrivants à envisager de quitter le pays pour des destinations comme les États-Unis ou l’Allemagne.

Une gestion à repenser

Pour Alfred Lam, directeur du Centre for Immigrant and Community Services, les frustrations des immigrants reflètent une “pénurie généralisée” plutôt qu’une concurrence directe avec les Canadiens. “Même en arrêtant l’immigration demain, le Canada ferait toujours face à une crise du logement”, insiste-t-il.

Ce sondage met en lumière une réalité complexe : si le Canada reste une destination prisée, les politiques d’intégration doivent évoluer pour mieux utiliser les talents des nouveaux arrivants, éviter les discriminations et leur offrir de véritables opportunités de prospérer.

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