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L’Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU), mise en place le 17 mars 2022 pour accueillir les réfugiés ukrainiens fuyant la guerre, prendra fin le 31 mars prochain. Ce programme, qui a permis à environ 300 000 personnes de se réfugier au Canada tout en leur offrant la possibilité de travailler et d’étudier légalement, arrive à son échéance, suscitant une forte inquiétude parmi ses bénéficiaires.
Ce climat d’incertitude affecte de nombreuses familles ukrainiennes qui, confrontées à la guerre dans leur pays d’origine, espéraient trouver au Canada une stabilité durable. « Cela crée un sentiment d’instabilité. Les gens sont perturbés », explique Orysia Boychuk, présidente du Congrès ukrainien en Alberta, qui rapporte une hausse des demandes d’assistance de la part des réfugiés.
Pour de nombreux réfugiés, la question du renouvellement des visas s’avère complexe, en particulier pour ceux dont les passeports sont expirés ou sur le point de l’être. Cette situation impacte directement les permis de travail, qui nécessitent une approbation fédérale.
Exemple, une réfugiée ukrainienne installée à Edmonton et mère de quatre enfants, témoigne de sa situation précaire. Le passeport de sa fille, âgée de bientôt cinq ans, sera bientôt invalide, ce qui complique la demande de visa de visiteur. « Cette situation nous cause beaucoup de stress au quotidien, car on ne sait pas comment régler notre problème », confie-t-elle.
Les délais pour renouveler un passeport auprès des consulats sont souvent longs, et les exigences administratives strictes laissent parfois peu de temps pour rassembler les documents nécessaires.
Face à ces difficultés, le Congrès ukrainien en Alberta appelle le gouvernement canadien à prolonger l’AVUCU pour une période de trois ans supplémentaires. « Il est crucial de maintenir ce programme pour offrir aux réfugiés ukrainiens une stabilité nécessaire, surtout dans le contexte d’une guerre qui perdure », affirme Orysia Boychuk.
Outre cette prolongation, l’organisation plaide pour des mesures d’accompagnement renforcées, notamment des cours de langue, une aide au logement, une assistance financière et un accès facilité à l’assurance maladie.
Un porte-parole du ministère de l’Immigration a rappelé que les bénéficiaires de l’AVUCU disposent de 90 jours après l’expiration de leur visa pour en demander le renouvellement. Ceux qui souhaitent prolonger leur séjour peuvent également postuler à des programmes de résidence permanente.
Cependant, ces options restent incertaines pour de nombreux réfugiés, qui craignent de perdre leur statut au Canada sans un soutien accru des autorités.
Alors que la date du 31 mars approche, l’avenir des réfugiés ukrainiens au Canada reste en suspens. Entre les démarches administratives complexes et l’absence de garanties sur l’extension de l’AVUCU, cette population vulnérable espère une réponse rapide et adaptée du gouvernement canadien pour éviter un nouveau déracinement.
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