Economie

INC – Rapport : Les Boissons au jus de « fruits », un vrai marché de poisons pour les enfants tunisiens

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L’Institut National de Consommation (INC) vient de publier un rapport intitulé « Essais comparatifs : Boissons au jus de fruits » sur la base de la réalisation d’un programme d’essais comparatif sur les boissons au jus dans l’objectif d’éclairer et d’orienter le consommateur, voire les professionnels du métier, sur la qualité de ces produits présents intensivement sur le marché et dans le panier du consommateur, bien qu’étant à la limite du « nutritionnellement correcte» notamment pour une catégorie vulnérable de consommateurs, en l’occurrence nos enfants qui doivent bénéficier d’une alimentation saine et nutritive.

Les conclusions de cette étude inciteront tout un chacun, la prochaine fois en face des différents types de boissons au jus sur les étalages de supermarchés ou de points de vente aux quartiers, étant hésitant entre plusieurs catégories proposées, sans pour autant être capable de faire la différence entre la qualité de ces produits et de leurs apports nutritionnels, à réfléchir et bien peser le pour et le contre, considérant notamment les méfaits de certains produits sur la santé de nos enfants, étant des produits à haute teneur en sucre, indique le rapport de l’INC.

En effet, selon l’institut, les boissons sucrées contribuent substantiellement dans les épidémies de surpoids, d’obésité et de diabète. De plus, le sucre contenu dans les boissons, souvent aussi très acides, favorise l’apparition de caries. Et c’est sans compter la présence d’additifs, parfois susceptibles de provoquer réactions allergiques ou hyperactivité.

A ce titre, l’INC entend faire valoir une approche de promotion de la production d’aliments favorables à la santé, tel que recommandé par la stratégie nationale de prévention et de lutte contre l’obésité (élaborée par le ministère de la Santé et pilotée par l’INNTA), et ce, via des propositions de légiférer et réglementer la composition de ces produits, notamment.

En outre, et bien que souvent positionnées comme des jus de fruits, les boissons aux fruits doivent toutefois être bien distinguées des jus de fruits 100 % ou des nectars, martèle l’INC, qui précise qu’en fait, la composition de ces boissons renferme systématiquement des sucres ajoutés, ainsi qu’une quantité inférieure minimale de 10% de fruits. L’utilisation du terme « fruit » confère une apparence « santé » au produit pouvant induire le consommateur en erreur et les parents peuvent alors se laisser séduire par cette allure « santé », qui expliquerait, en partie, leur consommation non négligeable chez les enfants tunisiens, assure le rapport d’analyse de l’institut.

En Tunisie l’offre de boissons aux fruits est vaste et de nombreux sous-groupes de la population sont visés dépendamment du produit, alors que les enfants sont les principaux consommateurs de ces boissons, certaines marques visent directement les mamans dans leur stratégie de marketing, souligne l’INS. Pour ce faire, les marques jouent sur le lien émotionnel et protecteur en positionnant leurs breuvages comme des produits « santé » et en se rendant disponible pour répondre aux questions des mamans qui veulent donner ce qu’il y a de meilleur à leurs enfants.

Le travail de l’INC a montré que les produits analysés sont assez sucrés, sous forme de saccharose (jusqu’à 10 g/100ml) de glucose (jusqu’à 6 g/100ml) et de fructose (jusqu’à 6 g/100ml) ; Également, l’apport moyen de ces substances en pourcent, si on considère qu’un enfant consomme 20 cl /jour serait de 24 g de sucre (moyenne de sucre dans les boissons aux jus analysés est de 11.86g/100ml) ce qui représente presque 50% des limites maximales de consommation de sucre stipulées par l’OMS pour un paquet !!!

De même un apport moyen de 96 Kcal est véhiculé suite à la consommation unique d’un paquet. Évidement les calories apportées sont essentiellement glucidiques sous forme de sucre, c’est ce qui est appelé calories vides.

Sur le plan industriel et de commercialisation, il est à noter que les boissons au jus de fruits fabriquées en Tunisie ne le sont pas, en général, à partir de fruits mais la plupart des unités utilisent les arômes et autres ingrédients chimiques pour proposer aux consommateurs un produit qui a beaucoup d’effets dangereux sur la santé.

De nouvelles unités de fabrication de « jus » pullulent partout au pays vu le caractère très lucratif de cette industrie et la quête pour répondre à une demande de plus en plus grande. Les unités industrielles spécialisées dans les boissons et le jus font travailler surtout des ouvrières mal payées et non qualifiées « formés » sur le tas dans la mesure où il n’existe pas un besoin chez les industriels pour former des employés spécialisés dans l’industrie des boissons.

Les grandes et moyennes surfaces, les épiciers de quartiers, les unités touristiques comme les hôtels, les centres d’hébergement et les buvettes des établissements scolaires sont parmi les grands consommateurs de jus et de boissons. Des contrats sont conclus avec les producteurs pour acheter de grandes quantités de ces produits, à cet effet.

La qualité des jus tunisiens (notamment le nectar) ne répond pas aux normes européennes, ce qui ne permet pas de les vendre sur les destinations européennes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek