Rien n’arrête le déluge des importations turques sur la Tunisie, ni les appels de détresse des opérateurs économiques pour préserver ce qui reste des secteurs vitaux du commerce et de l’industrie, ni même les « sommations » officielles prônant l’austérité et l’arrêt des importations superflues et hors normes techniques et sanitaires composées principalement des produits turcs qui ont envahi le pays, en particulier depuis 2011.
Le silence des ministères de l’économie, des finances et surtout de l’industrie et du commerce, au sujet du dumping turc est incompréhensible même si ceci va détruire, à coup sûr, les quelques milliers des PME restantes après la faillite de la plupart d’entre elles et qui essayent de survire.
Au fait, les chiffres publiées aujourd’hui mercredi 10 octobre 2021 par l’Institut National de la Statistique (INS) montrent que les importations turques ont atteint, à fin octobre dernier, 2765,5 millions de dinars soit un record jamais atteint et ce, en se référant aux séries statistiques de l’institut. D’après le trend de leur expansion, d’ici la fin de l’année, ces importations dépasseront les 3,3 milliards de dinars.
Toujours, selon l’INS, les importations ont enregistré au cours des dix premiers mois de l’année en cours, une hausse de (+21,6%) contre une baisse de (-20,9%) durant les dix mois de l’année 2020. En valeur les importations ont atteint 51204,6 millions de dinars contre 42109,4 millions de dinars durant la même période de l’année 2020.
Il s’agit, à cet égard, de chiffres inexplicables, du fait que les importations représentent ainsi près de la moitié du PIB, mais il est à rappeler que selon la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO / ESCWA), la Tunisie arrive en tête des pays arabes en termes de flux financiers illicites qui représentent 16,2% de son commerce extérieur hors produits pétroliers en cumulé entre 2008 et 2015.
Le solde commercial, selon les données de l’INS, s’établit à fin octobre à un niveau de (-13317,4 millions de dinars) contre (-10780 millions de dinars) durant les dix mois de l’année 2020.
Le taux de couverture a perdu 0,4 points par rapport à la même période de l’année 2020 pour s’établir à 74%.<
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