Economie

Inédit : Les emprunts extérieurs progressent de 308,4%, fin février écoulé

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Le ministère des finances vient de publier hier mardi 24 mai 2022 les résultats de l’exécution du budget de l’Etat à fin février 2020.

Les données du ministère révèlent que le total des ressources budgétaires a atteint 5567,8 millions de dinars (MD) à fin février 2022 contre 5041,9 MD au terme du même mois de l’année précédente soit un accroissement de 525,9 MD ou 10,4%. Par ailleurs, la valeur des charges budgétaires est passée durant la période février 2021 – février 2022 de 5156,8 à 5521,6 MD. De ce fait, le solde budgétaire s’est élevé à 46,2 MD.

Pour la première fois depuis des années, les dépenses de rémunération se sont stabilisées au cours des deux premiers mois de cette année à 3357,6 MD en enregistrant une légère hausse de 0,4% par rapport à la même période de l’année précédente. Néanmoins, les dépenses d’interventions composées des subventions et des transferts sociaux ont augmenté à 859,4 MD fin février dernier en hausse de 45,4% comparativement au mois de février de l’année 2021.

Toujours sur la période février 2021 – février 2022, les emprunts intérieurs ont baissé de 1758,4 à 718,4 MD ce qui correspond à une diminution de 1040 MD et ce, principalement en raison de la réticence des banques à la souscription aux bons de dettes de l’Etat alors que les emprunts extérieurs ont avancé de 342,9 à 1400,4 MD soit une progression de 1057,5 MD ou 308,4%.

Sous ce même angle, l’encours de la dette publique a évolué de 10,5% pour se situer à 106,3 milliards de dinars, contre 96,2 milliards de dinars tandis que l’encours de la dette extérieure du pays représente 59,6% de l’encours global de la dette du pays.

Le remboursement du principal de la dette, dans son ensemble, a évolué fin février dernier de 7,9% à 1,4 milliard de dinars correspondant, ainsi, à 61,4% du service de la dette publique.

La direction générale du Trésor relevant du ministère français de l’économie, des finances et de la relance a publié dernièrement une note sur l’évolution des indicateurs et de la conjoncture économique en Tunisie.

La trajectoire d’endettement est désormais jugée insoutenable sans réformes, indique la note tout en précisant que la dette publique est passée de 74,2% du PIB en 2019 à 89,7% en 2020 et devrait atteindre 90,2% en 2021, selon le FMI.

Toutefois, les chiffres officiels émanant des autorités et relatives à la dette publique ne tiennent pas comptent de l’endettement des entreprises publiques, qui atteindrait en sus 40% du PIB, dont plus de 15% du PIB serait garanti par l’Etat.

De ce fait, la dette publique cumulée de la Tunisie serait de l’ordre de 130,2% et ce, très loin du chiffre présenté par le ministère des Finances et qui est de 79,7% du PIB.

Globalement, la dette publique tunisienne est difficilement estimable en raison du flou qui l’entoure et des contradictions entre les structures officielles elles-mêmes au niveau de son évaluation et de sa comptabilisation, largement dispersée et hors normes.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek
Tags: FMI