Economie

Inédit – L’indicateur de perception du climat des affaires, à son niveau historique le plus bas

Inédit – L’indicateur de perception du climat des affaires, à son niveau historique le plus bas

L’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ) vient de publier hier mardi 14 décembre 2021 les principaux résultats de sa 21ème enquête annuelle sur le climat des affaires et la compétitivité des entreprises, au titre du premier semestre 2021.

L’Institut (ITCEQ) mène, au fait, depuis l’année 2000 une enquête annuelle sur le climat des affaires et la compétitivité des entreprises auprès d’un échantillon d’entreprises privées.

Les résultats de l’enquête montrent que l’indicateur synthétique de perception du climat des affaires (IPCA) a atteint, pour la première fois, un niveau inférieur au seuil de 50, synonyme d’une moindre satisfaction quant au climat des affaires. Le climat politique, la corruption, le climat social, le financement bancaire, les pratiques dans le marché et le cadre macro-économique et juridique sont les principales contraintes.

Le climat politique, dont le niveau de l’indicateur a accusé la plus forte baisse, s’est positionné comme étant la principale cause de détérioration de la perception du climat des affaires en 2020, indique l’enquête. D’autres domaines à l’instar du climat social, des pratiques dans le marché, des procédures administratives de la corruption et du financement bancaire ont également contribué à cette baisse.

L’enquête révèle également que 70% des entreprises considèrent le climat politique comme contrainte majeure et son instabilité s’avère une raison pour laquelle près du tiers des entreprises n’ont pas investi en 2020.

69% des entreprises perçoivent la corruption comme contrainte majeure et seules 6% trouvent que le phénomène de la corruption s’est relâché en 2020 par rapport à 2019

Selon les données de l’ITCEQ, plusieurs raisons expliquent l’évolution de ce phénomène. Certaines incombent à l’entreprise, d’autres incombent à l’administration publique

Il a été noté aussi que la digitalisation des services administratifs est le principal moyen de lutte contre la corruption outre le fait que le recours des entreprises aux services administratifs en ligne dépend du caractère de ce service : obligatoire ou hybride

La majorité des entreprises sont satisfaites des services administratifs en ligne, pour les entreprises qui sont insatisfaites quant aux services administratifs en ligne, la principale raison incombe à la complexité et à l’inefficacité des plateformes informatiques suivie par le déplacement inévitable à l’administration à l’exception pour le TUNEPS dont l’insatisfaction revient en deuxième lieu au problème de couverture du réseau.

Malgré le relâchement du nombre de protestations ces dernières années, les premiers mois de l’année 2021 ont connu une certaine reprise. Ceci est ressenti par les chefs d’entreprise puisque 64% considèrent le climat social comme contrainte majeure à leur activité et plus de 20% des entreprises qui n’ont pas investi en 2020 l’expliquent par les tensions sociales

Les pratiques de la concurrence au même titre que le marché parallèle sont considérés par plus de 60% des chefs d’entreprise comme contraintes majeures entravant le bon déroulement de leur activité.

Le cadre macro-économique approché par les agrégats macro (le taux de croissance du pays, le taux d’inflation, le taux de change) est considéré par 60% des entreprises comme une contrainte majeure. Le code de change au même titre que le cadre juridique constitue une contrainte majeure pour près de la moitié des opérateurs économiques.

Il a été rappelé que selon l’enquête de la Banque Mondiale réalisée durant le quatrième trimestre de 2020, 2,6% des entreprises étaient définitivement fermées à cause du COVID-19 (1,5% en T3, et 0,3% en T2). Ce taux passerait à 4% en 2021 selon l’enquête compétitivité de l’ITCEQ

Seules 30% révèlent avoir bénéficié des mesures de soutien au titre du Covid-19. Ces mesures se résument pour l’essentiel dans l’appui financier (crédit covid-19) et les mesures sociales (indemnisation des salariés et report des cotisations CNSS). Pour celles qui n’ont en pas bénéficié, 30% ont cité la complexité des procédures, le quart n’en ont pas besoin et 18% ont vu leur demande rejetée.

Après les résultats moroses de 2020 par rapport à 2019, les chefs d’entreprise affichent un optimisme clair quant à l’évolution future de leurs indicateurs d’activité en 2021, conclut l’enquête de l’ITCEQ tout en précisant que le manque de visibilité qui a marqué les anticipations futures des chefs d’entreprise révélé dans les enquêtes des dernières années s’est redressé selon les résultats de l’enquête 2020. Aujourd’hui, tellement l’entreprise a vécu des situations extrêmes (pandémie, inondation pour certaines, cyber attaque pour d’autres), qu’elle voit plus claire et ses anticipations sont départagées entre hausse, baisse et stagnation.

De même pour les anticipations en matière d’emploi et d’investissement, l’incertitude qui a marqué les dernières enquêtes s’est convertie en un certain optimisme notamment à moyen et long terme.

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