Jamais les équilibres alimentaires du pays n’ont été aussi mis à rude épreuve comme cette année et ce, malgré les promesses officielles de réguler les marchés et de les approvisionner en produits de base.
Les dernières données de l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI) parues hier mardi 15 novembre 2020 révèlent une aggravation inquiétante de la balance commerciale alimentaire due à la hausse record des importations notamment les céréales, le sucre et les huiles alimentaire d’une part et le bradage à l’exportation de produits de valeur à l’instar de l’huile d’olive, des dattes et aussi des tomates et des agrumes, d’autre part.
Chiffres chocs
Selon les données de l’ONAGRI, la balance commerciale alimentaire a enregistré à fin octobre de l’année 2022 un déficit de 2799,7 millions de dinars (MD) contre un déficit de 1699,2 MD durant la même période de l’année précédente enregistrant ainsi, un taux de couverture de seulement 62,0%.
Le déficit enregistré est essentiellement, selon l’observatoire, le résultat de l’accroissement du rythme des importations des céréales (+42,7%) dont la valeur a atteint 3825,9 MD, des huiles végétales (+118,0%), du sucre (+125,8%) et des tourteaux de soja (+112,2%) et ce, parallèlement à la hausse des exportations de l’huile d’olive (+39,3%) dont le kilogramme a été vendu en moyenne à 10,95 dinars (3,3 euros).
Cependant et en pleine crise alimentaire, la Tunisie a exporté aussi à fin octobre des tomates (145,4 MD), des dattes (547 MD), des produits de la pêche (501,1 MD) et des agrumes pour 20,5 MD.
Autres données intrigantes, durant la période octobre 2021 – octobre 2022, les importations du sucre se sont accrues, en quantité, de 45,7% alors que celles des huiles végétales ont augmenté de 37,5% et les quantités importées de pommes de terre et de lait et dérivés se sont accrues respectivement de 205,3 et 16,1%. En dépit de l’accroissement fort considérable des quantités importées de tous ces produits, ils connaissent tous une pénurie et une hausse de prix sans précèdent.
Mauvaise gestion des pénuries
Selon les responsables du ministre du commerce la forte demande sur les produits de première nécessité, la spéculation et l’empressement des citoyens sont derrière leur indisponibilité sur le marché notamment dans les grandes surfaces.
Toutefois, la situation évoquée par les responsables et qui dure depuis longtemps s’est empirée ces dernières semaines. Entre temps, spéculateurs et teneurs officiels de monopoles légaux sévissent au vu et su de tout le monde pour stocker de grandes quantités de produits vitaux, en vue de les revendre plus chers ou, plus grave encore, de les exporter frauduleusement et parfois même légalement dans des pays voisins et lointains.
De temps à autre, les autorités annoncent la saisie de stocks de produits de base subventionnés (couscous, pâtes, sucre, huile végétale, riz) et la rédaction de procès-verbaux contre les contrevenants et ce, dans le cadre de campagnes de lutte contre la spéculation et la contrebande.
Laissez un commentaire