Economie

Inédit – Rapport : Les dettes des 30 plus grandes entreprises publiques tunisiennes représentent 40% du PIB

Inédit – Rapport : Les dettes des 30 plus grandes entreprises publiques tunisiennes représentent 40% du PIB

Selon un récent rapport de la Bank of America (BOA), une accumulation de crédits commerciaux à court terme a contribué à augmenter les réserves brutes de change avant la pandémie, cependant, une éventuelle incapacité à reconduire les lignes de crédit commerciales arrivant à échéance compte tenu de la détérioration de la situation économique et de la notation souveraine est susceptible de peser sur les réserves de change à l’avenir.

La BOA assure que, selon le FMI, les 30 plus grandes entreprises publiques (EP) avaient une dette de 40% du PIB en 2019 et que les dettes garanties par l’Etat au profit de ses entreprises représentaient 15% du PIB mi-2020.

La forte augmentation de 3,2 milliards de dollars US (9,3 milliards de dinars) de la dette extérieure à court terme, composée principalement de crédits commerciaux non garantis, au profit des entreprises publiques en 2019 augmente les risques de reconduction de la dette à court terme, indique le rapport de la Bank of America. Ceci s’est produit contre une croissance stable des importations au cours de l’année, augmentant ainsi les réserves de change, indique-t-on.

La nécessité d’augmenter la part des importations des entreprises publiques financées par des crédits commerciaux pourrait engendrer un affaiblissement de leur profil financier. De nombreuses entreprises publiques sont confrontées à des difficultés financières, selon les rapports de la presse locale, martèle-t-on. De plus, elles sont exposées au risque de change et nombre d’entre elles vendent vraisemblablement localement des produits importés à des prix subventionnés, précise le rapport de la BOA.

La BCT a déclaré ses actifs nets en devises à 7,1 milliards de dollars US le 24 novembre dernier (4 mois de couverture des importations), qui, selon la BOA, se traduit par des réserves internationales brutes de 7,7 milliards de dollars US (compte tenu de l’ajustement fait en ce qui concerne les avoirs en or, les DTS et la position de réserve du FMI).

Cependant, la banque américaine considère que la présentation de la BCT de ses actifs nets ne tient pas compte d’un certain nombre de ses passifs en devises. La BOA voit au fait qu’en examinant le bilan de la BCT (publié fin septembre dernier), les actifs nets de la BCT au 24 novembre s’élevaient à 3,6 milliards de dollars US.

D’après la BOA, la présentation des actifs nets doit exclure les passifs en devises étrangères indépendamment de la résidence, elle écarte ainsi la part en devises des comptes centraux et spéciaux de l’État (calibrée sur la part de fin d’année indiquée dans les rapports annuels de la BCT), les engagements en devises envers le secteur financier résident et les engagements en devises envers les non-résidents.

La banque a noté que ces derniers comprennent 250 M$ US de dépôts de la Banque d’Algérie (trois tranches déposées en avril 2011, mai 2014 et mars 2015) et un dépôt de 0,5 Md€ de la Banque centrale de Libye effectué en juillet 2019. La répartition de la dette extérieure impose que la majeure partie de ses engagements envers les non-résidents soient à long terme, et le FMI voit seulement 0,1 milliard de dollars US d’amortissements de la dette à moyen et long terme pour la BCT en 2022, affirme-t-on.

La BOA conclut en déclarant que l’important stock global d’engagements en devises de la BCT (environ 50 % de la position des réserves internationales brutes suppose que l’accumulation des réserves brutes de change avant les mouvements de juin 2021 a été en partie appuyée par les emprunts de change.

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