Une dégringolade inquiétante pour l’euro
L’euro poursuit sa chute face au dollar, atteignant ce vendredi un plus bas niveau depuis novembre 2022. La devise européenne a reculé de 0,44 %, s’établissant à 1,0428 dollar vers 11h30, avec un minimum enregistré à 1,033 dollar dans la journée, selon Investing.com.
Ce déclin marque une tendance amorcée depuis début octobre, où l’euro a perdu 7 % face à un dollar renforcé par des perspectives économiques et politiques favorables.
Des indicateurs économiques décevants
Le décrochage de l’euro s’explique en partie par des données économiques préoccupantes en zone euro. Les indices PMI, indicateurs avancés de l’activité dans le secteur privé, sont tombés à 48 en novembre, leur plus bas niveau en dix mois. Un chiffre inférieur aux attentes des économistes, qui misaient sur un maintien à 50, seuil séparant croissance et contraction.
Parallèlement, le produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne n’a progressé que de 0,1 % au troisième trimestre, contre 0,2 % prévu, selon Destatis. Cette faiblesse économique s’ajoute à l’instabilité politique en France et aux élections anticipées en Allemagne, exacerbant le climat d’incertitude.
L’impact de la politique américaine
La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine contribue également à la pression sur l’euro. Le programme économique du président élu, centré sur des droits de douane élevés et une croissance domestique amplifiée, favorise un renforcement du dollar. Selon UBS, les politiques commerciales de Trump pourraient inclure des droits de douane de 60 % ou plus sur la Chine, réduisant la compétitivité des devises hors dollar sur les marchés américains.
Cette dynamique pousse plusieurs analystes, comme ceux de Deutsche Bank, à prédire une chute de l’euro sous la parité avec le dollar, avec un possible recul jusqu’à 0,95 dollar ou moins si l’agenda de Trump est pleinement mis en œuvre.
Quelles perspectives pour l’euro ?
Avec des taux obligataires en baisse dans la zone euro – le rendement à 10 ans de l’Allemagne est passé à 2,257 %, et celui de la France à 3,05 % – la Banque centrale européenne pourrait disposer d’une marge de manœuvre pour réduire ses taux. Cependant, cette stratégie risque d’aggraver la faiblesse de l’euro.
Capital Economics prévoit que l’euro pourrait tomber à 1 dollar ou moins d’ici la fin 2025, accentuant une tendance qui inquiète les marchés. Si l’Europe ne répond pas rapidement aux défis économiques et géopolitiques actuels, la pression sur sa monnaie pourrait s’intensifier, renforçant davantage la domination du dollar sur les marchés mondiaux.
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