Les données récentes de l’Institut National de la Statistique révèlent une tendance alarmante : l’endettement des ménages a augmenté de 110% entre 2015 et 2022. Cette augmentation soulève des questions quant à la situation financière des ménages et met en lumière les défis économiques auxquels ils sont confrontés.
Selon le compte national de patrimoine financier, l’endettement des ménages a doublé au cours de cette période, et l’une des préoccupations majeures réside dans la répartition de cet endettement des ménages. Une part significative, soit la moitié, est destinée aux crédits immobiliers et à la consommation.
Si l’endettement pour l’achat de logements peut être perçu comme un investissement dans l’avenir, l’augmentation des crédits à la consommation soulève des inquiétudes quant à la santé financière des ménages et à la viabilité à long terme de cette croissance de la dette.
Cependant, une dimension intéressante émerge de ces données : une partie de cet endettement est utilisée par les ménages pour investir dans le capital des entreprises. En effet, les ménages tunisiens détiennent un montant considérable d’actions non cotées, principalement dans les PME, ainsi que des actions cotées et des titres d’OPC.
Cette tendance suggère que certains ménages cherchent à diversifier leurs investissements et à participer activement au développement économique du pays.
Néanmoins, l’augmentation rapide de l’endettement des ménages soulève des préoccupations quant à sa soutenabilité à long terme. Une dette excessive peut limiter la capacité des ménages à consommer et à investir, ce qui pourrait freiner la croissance économique. De plus, une augmentation de l’endettement peut accroître la vulnérabilité financière des ménages, les exposant à un risque accru en cas de choc économique ou financier.
Pour remédier à cette situation, des mesures doivent être prises pour promouvoir une gestion financière saine et responsable au niveau des ménages. Cela pourrait inclure des programmes visant à sensibiliser les ménages aux risques liés à l’endettement excessif et à les aider à élaborer des stratégies de gestion de la dette.
De plus, des politiques macroéconomiques visant à stimuler la croissance économique et à créer des opportunités d’emploi peuvent contribuer à réduire la dépendance des ménages à l’égard de l’endettement.
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