La répression sanglante des manifestations en Iran et que reconnaissent les autorités – elles avouent 300 morts, les ONG avancent un bilan plus lourd – ne laisse pas de place pour la Coupe du Monde. Le football on le sait a dépassé depuis longtemps la sphère du sport et est devenu une arme géopolitique pour Téhéran, mais pas que pour lui. Les manifestants iraniens ont retourné l’arme contre le régime et ont célébré la défaite de leur équipe nationale face aux USA…
Des manifestants dans le Kurdistan iranien sont allés jusqu’à organiser hier mardi 29 novembre des feux d’artifice pour fêter la chute de la Team Melli face à l’équipe américaine (0-1). «Les citoyens de Saqez ont commencé à tirer des feux d’artifice après le premier but des États-Unis contre l’équipe de football iranienne», a publié sur Twitter le site Web Iran Wire domicilié à Londres. Le site a diffusé une vidéo où on voit des feux d’artifice avec des effusions de joie en toile de fond, rapporte HuffPost ce mercredi
Un autre film nocturne de l’activiste kurde Kaveh Ghoreishi montre un quartier de la ville de Sanandaj où fusaient des acclamations et des coups de klaxon après le but de l’équipe américaine. Des feux d’artifice ont également eu lieu à Mahabad, une autre ville du Kurdistan, après le faux pas de l’Iran face aux Etats-Unis, d’après les vidéos qui circulent sur internet.
L’organisme de défense des droits humains Hengaw, qui opère depuis la Norvège, a confirmé que les automobilistes iraniens ont célébré la victoire américaine en klaxonnant à Mahabad. D’après la même source des feux d’artifice ont aussi traversé le ciel de Marivan, une autre ville de la province du Kurdistan où les forces de sécurisé ont sévèrement réprimé les manifestations.
Des feux d’artifice et manifestations de joie se sont également produits à Paveh et Sarpol-e Zahab, dans la province de Kermanshah, selon la même source. «Qui aurait jamais pensé que je me réjouirai du but de l’Amérique !», a tweeté le journaliste iranien Saeed Zafarany après l’élimination de son pays par les Américains.
La podcasteuse Elahe Khosravi a également balancé sur Twitter : «Ils ont perdu face au peuple, à l’adversaire et même» face au gouvernement. «Ils ont perdu. Sur le terrain et en dehors», a tweeté le journaliste iranien Amir Ebtehaj.
«Et le cirque de l’équipe de football de la République islamique est terminé», a pour sa part tweeté l’ancien journaliste Hamid Jafari.
Pourtant l’équipe de football iranienne avait bravé le régime iranien en entamant la compétition au Qatar par le refus d’entonner l’hymne national. Mais les footballeurs, craignant sans doute les représailles pour eux et leurs proches, avaient fini par plier et rentrer dans les rangs. D’après CNN, les familles des joueurs ont reçu des menaces – emprisonnement, torture – si la Team Melli soutenait de quelque manière que ce soit les manifestations contre le régime.
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