Malgré les tensions croissantes au Proche-Orient et l’indignation mondiale face aux opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, Israël poursuit sa coopération militaire avec plusieurs pays, dont le Maroc. Des officiers de l’armée israélienne (Tsahal) ont ainsi été envoyés au royaume chérifien pour participer aux exercices conjoints “African Lion”, placés sous le commandement des États-Unis.
Ces manœuvres militaires, qui réunissent chaque année plusieurs armées africaines et occidentales, ont lieu sur le sol marocain, dans un contexte particulièrement sensible. En effet, la guerre menée par Israël contre Gaza depuis le 7 octobre 2023 a provoqué la mort de plus de 33 000 Palestiniens, dont une majorité de civils, selon les autorités locales et les organisations internationales. Cette situation qualifiée par plusieurs ONG de “génocide” continue de susciter de vives réactions dans le monde arabe.
L’annonce de la présence de militaires israéliens au Maroc a ravivé la colère d’une partie de la population marocaine, largement opposée à la normalisation des relations avec Israël. Sur la plateforme X (anciennement Twitter), l’activiste franco-palestinienne Rima Hassan a dénoncé cette coopération militaire, en rappelant : “Le peuple marocain ne veut pas de la normalisation avec Israël.” Un message qui a été massivement relayé et commenté.
Depuis la reprise des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv en décembre 2020, dans le cadre des accords d’Abraham, le Maroc a intensifié ses partenariats avec Israël dans plusieurs domaines, notamment la défense, la cybersécurité, et la technologie. Cette dynamique, soutenue par les autorités marocaines, reste cependant très critiquée par une partie de la société civile, des partis politiques et des organisations syndicales, qui dénoncent une trahison à la cause palestinienne.
Les exercices African Lion, qui se tiennent cette année dans plusieurs régions du Maroc, dont Agadir et Tan-Tan, ont été qualifiés de “rendez-vous stratégique” par les États-Unis. Ils visent officiellement à renforcer la coordination entre les armées participantes face aux défis sécuritaires. Toutefois, la présence d’Israël au sein de ce dispositif, dans un contexte de guerre à Gaza, confère à l’opération une dimension hautement politique.
La participation d’Israël à ces manœuvres soulève des interrogations sur l’équilibre que tentent de maintenir certains États arabes entre leurs intérêts stratégiques, leurs engagements internationaux et la pression croissante de leurs opinions publiques, attachées à la solidarité avec le peuple palestinien.
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