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Israël : La boulette signée Macron, il ébruite la conclusion d’une réunion occidentale sur l’Iran

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Des boulettes diplomatiques le président français Emmanuel Macron en a commis, beaucoup, surtout en direction du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne. Ce qui explique que le sentiment anti-français enfle sur le continent. La dernière bourde en date c’est quand il a sous-entendu qu’il allait lui-même prendre la tête du combat contre la migration illégale en Méditerranée. Dans le genre la gaffe de Macron sur l’implication de l’Iran dans l’irruption sanglante du Hamas en Israël n’est pas mal non plus…

Bon, tout le monde sait que Téhéran est derrière les fusils d’assaut et les drones qui ont causé des centaines de victimes en Israël, la chose se dit derrière les murs feutrés des chancelleries occidentales. Mais de là à le déballer publiquement c’est un pas que très peu osent franchir. Macron, qui prône une diplomatie décomplexée sur tous les sujets, a osé. Des journaux français rapportent que le compte X (Twitter) du chef de l’Etat français a balancé par erreur, dit-on, un communiqué sur la responsabilité des Iraniens dans les attaques en Israël.

Le texte a été diffusé hier lundi 9 octobre tard dans la soirée, après une discussion avec le président américain Joe Biden, le chancelier Olaf Scholz ainsi que les Premiers ministres britannique Rishi Sunak et italienne Giorgia Meloni. Dans le court texte émis sur le compte de Macron peu avant minuit les leaders occidentaux pointaient nommément l’Iran en lui demandant de ne «pas étendre le conflit au-delà de Gaza». Quelques minutes après le message a disparu, remplacé par un autre communiqué conjoint plus lisse, débarrassé du passage sur Téhéran…

Mais le mal était fait, les médias ont eu le temps de capter le fond de la pensée occidentale mais surtout de mesurer le fossé entre les communiqués officiels, sibyllins et soporifiques à souhait, et ce qui se dit dans les salons et couloirs. Dans la mouture finale les cinq dirigeants se contentent de souligner «le fait qu’aucun acteur hostile à Israël ne doit chercher à tirer avantage de ces attaques (…). Nos pays soutiendront Israël dans ses efforts pour se défendre et protéger son peuple contre de telles atrocités». C’est tout.

Et quand ce mardi 10 octobre, en Allemagne, la presse a titillé Macron sur la main de l’Iran derrière les frappes de samedi dernier il se borne à dire qu’il est «vraisemblable» que le Hamas ait été épaulé. Mais le président français précise immédiatement qu’il n’y a pas de «trace de manière formelle» d’une «implication directe» de Téhéran dans le carnage en Israël…

«Je n’ai pas de commentaire à faire sur une implication directe de l’Iran dont nous n’avons pas la trace de manière formelle», a-t-il ajouté peu après lors d’une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz à Hambourg. Le mot d’ordre est le suivant : rester «prudent sur ce point tant que nous n’avons pas stabilisé des éléments de renseignement complètement sûrs».

Rappelons la position officielle de l’Iran, réaffirmée ce mardi par l’ayatollah Ali Khamenei : Aucune implication dans l’incursion sans précédent du Hamas, même si Téhéran crie haut et fort son appui «à la Palestine».

Macron a réagi à cette déclaration en ces termes : «Nous condamnons avec beaucoup de clarté tous les pays qui se sont félicités des horreurs perpétrées par le Hamas, ce qui est le cas de l’Iran». Il s’insurge contre des «propos publics qui sont inacceptables et qui ne correspondent ni à nos valeurs ni à nos intérêts». C’est tout ce que Paris peut faire dans l’état actuel des choses. Mais évidemment si la preuve de la responsabilité iranienne est établie la France n’en restera pas là…

 

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