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Israël : la destitution du ministre de la Défense Galant suscite une vague de critiques et de manifestations

Israël : la destitution du ministre de la Défense Galant suscite une vague de critiques et de manifestations

La décision du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de destituer son ministre de la Défense, Yoav Galant, a déclenché une série de réactions critiques et des manifestations en Israël. Ce choix, qui survient en plein conflit militaire avec Gaza et le Liban, a été qualifié de « dangereux » et d’« irresponsable » par de nombreuses personnalités politiques et des experts en sécurité.

Une décision contestée en pleine crise

Le lundi 4 novembre, Benjamin Netanyahu a annoncé la destitution de Yoav Galant, affirmant qu’il avait perdu confiance en lui pour diriger les opérations militaires en cours. Selon le bureau du Premier ministre, Netanyahu estime qu’une « crise de confiance » a rendu impossible la collaboration avec Galant pour mener la guerre.

Netanyahu a nommé le ministre des Affaires étrangères, Yisrael Katz, pour le remplacer à la tête du ministère de la Défense. Gideon Sa’ar, chef du parti de droite Yamina, a quant à lui été désigné ministre des Affaires étrangères. La décision d’évincer Galant a été perçue comme une démarche politique risquée, certains la qualifiant de calcul politique en pleine crise.

Manifestations dans les rues d’Israël

La nouvelle de la destitution de Galant a provoqué la colère de nombreux Israéliens. Dans les heures qui ont suivi l’annonce, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Tel-Aviv pour protester, bloquant l’avenue Ayalon, un axe majeur de la ville. La police est intervenue, et des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre.

Parmi les réactions, Yoav Galant a lui-même exprimé sa déception en affirmant que la sécurité d’Israël demeurait sa priorité absolue. De son côté, l’opposition, menée par Yair Lapid, a dénoncé cette décision, qualifiant l’éviction de Galant en pleine guerre de « folie » et accusant Netanyahu de compromettre la sécurité du pays pour des raisons politiques.

Réactions politiques : critiques et soutiens

Le climat politique israélien s’est rapidement enflammé après cette annonce. Plusieurs responsables politiques, dont l’ancien ministre de la Défense Benny Gantz, ont dénoncé cette décision. Gantz a décrit l’éviction de Galant comme « une décision politique aux dépens de la sécurité de l’État ».

Dans un rare moment de soutien à Netanyahu, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a salué la destitution de Galant, affirmant que la victoire militaire ne serait possible qu’en l’absence de ce dernier.

Les inquiétudes de la communauté internationale

La destitution de Galant a également surpris les alliés internationaux d’Israël, notamment les États-Unis. Selon le site d’information Axios, un responsable de la Maison-Blanche a confié que cette décision avait pris Washington de court. Des sources israéliennes rapportent que Netanyahu aurait délibérément choisi la date des élections américaines pour limiter les réactions de l’administration Biden.

Le Conseil de sécurité nationale des États-Unis a qualifié Galant de « partenaire essentiel » pour la défense d’Israël, et des responsables américains, dont le secrétaire d’État Antony Blinken et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, auraient exprimé leur consternation face à cette destitution en pleine crise. Bien que Washington se soit engagé à travailler avec tout ministre de la Défense israélien, la relation étroite avec Galant pourrait être difficile à reproduire avec son successeur.

Un contexte tendu au sein du gouvernement

La façon dont Netanyahu a informé Galant de sa destitution a également soulevé des questions. Selon le journal Yediot Aharonot, Galant a été averti de son éviction seulement dix minutes avant l’annonce officielle, dans un échange téléphonique qui n’a duré que trois minutes.

Des rumeurs ont circulé selon lesquelles Netanyahu envisagerait également de renvoyer le chef d’état-major et le chef du Shin Bet (service de sécurité intérieure), bien que son bureau ait rapidement démenti ces informations.

Des répercussions à long terme ?

Alors qu’Israël est engagé dans une offensive militaire élargie sur Gaza et que la tension monte également avec le Liban, cette crise politique pourrait avoir des répercussions durables sur la stabilité interne du pays. La destitution de Galant est perçue comme un signal inquiétant quant à la gestion des affaires de sécurité en Israël, dans un contexte déjà très volatile.

 

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