A la une

Israël : La fuite des cerveaux bat tous les records, que dire si la guerre frontale et souterraine avec l’Iran perdure

Israël : La fuite des cerveaux bat tous les records, que dire si la guerre frontale et souterraine avec l’Iran perdure

Certes dans un combat frontal l’Iran est incapable de tenir dans la durée face à Israël, vu la supériorité technologique de ce dernier et vu que la défense aérienne iranienne a été sévèrement handicapée par l’attaque d’octobre 2024. Mais les missiles iraniens qui tombent dans les villes israéliennes, tuent et détruisent sont la preuve que même la défense israélienne, la « meilleure de la planète », n’est pas infaillible. La guerre est le seul horizon qu’offre Benjamin Netanyahu à ses concitoyens. Pour le Premier ministre israélien c’est soit la guerre soit la prison. D’une guerre à une autre, d’une colonisation à une autre. Cette fuite en avant sanglante, dont le principal motif est l’agenda politique et judiciaire de Netanyahu, use les nerfs des Israéliens.

L’économie et l’équilibre social de l’Etat hébreu ont payé un lourd tribut à la guerre à Gaza et ce n’est pas terminé. Beaucoup de citoyens ont fini par craquer et quitter le pays. Mais la confrontation avec l’Iran, un pays de quelque 90 millions d’habitants dont l’histoire est trempée dans une brillante civilisation (l’empire perse), est une toute autre dimension. Il y a les dommages que les Iraniens peuvent infliger directement aux villes israéliennes, il y a surtout cette menace qu’ils peuvent faire peser sur le quotidien des citoyens dans la durée, avec des actes terroristes – les Chiites en savent un rayon – ou que sais-je encore..

Aucune personne normalement constituée ne peut vivre indéfiniment dans cet inconfort psychologique permanent, ces alertes au bombardement incessantes, ces dangers tapis dans l’ombre un peu partout, cette mort qui guette à chaque coin de rue. Alors tous les citoyens qui le peuvent larguent les amarres vers des lendemains meilleurs. Les vagues de départ grossissent et s’accélèrent, en 2024 des records ont été battus, que dire si la guerre avec l’Iran s’étale.

«À peu près 80 000 résidents israéliens ont quitté le pays, explique Sergio della Pergola, professeur de démographie à l’université hébraïque de Jérusalem. Le bilan migratoire d’Israël l’année dernière a connu une perte sèche de 20 000 personnes. Israël connaît une fuite des cerveaux», rapporte RFI. Et ce qui angoisse le plus les autorités israéliennes c’est que cet appel du large aspire le secteur des hautes technologies et les réservistes de l’armée, qui ploient sous le fardeau de la guerre.

Stav Adivi pilote Soft Landing, une organisation dont le siège est à Toronto et qui épaule les Israéliens dans leur installation au Canada. D’après lui, ceux qui débarquent sur le sol canadien en provenance de l’État hébreu sont «des gens qui exercent des professions libérales, avec des salaires conséquents. Ils ont de 20 à 50 ans. Ils veulent élever leurs enfants dans un endroit où il y a moins de pressions et de tensions psychologiques et plus de certitude pour l’avenir. Moins de surprises et de drames dans les bulletins d’information tous les jours».

A noter que les principales destinations des candidats au départ en Israël sont l’Amérique du Nord, l’Allemagne, le Portugal et la Bulgarie. Il y a aussi des points de chute plus exotiques. Toutefois beaucoup d’expatriés disent volontiers qu’ils sont des nomades numériques et projettent de revenir en Israël quand la situation sécuritaire s’améliorera. Mais cela dépendra surtout du va-t-en guerre Netanyahu…

Il a échappé dernièrement à une motion de censure au Parlement et à la dislocation de son gouvernement. Il faudra bien que quelque chose le freine, vu qu’il ne s’arrêtera jamais de son propre chef.

 

Commentaires

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Top 48h

ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER

To Top