Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est attiré une vague de critiques ce mercredi 19 juin 2025, après avoir qualifié le report du mariage de son fils Avner de « coût personnel » lié à la guerre en cours contre l’Iran.
Lors d’une visite au centre médical Soroka à Beersheba, touché récemment par une frappe iranienne, le chef du gouvernement a évoqué le sacrifice de sa famille, affirmant que le mariage de son fils avait été annulé pour la deuxième fois à cause du contexte sécuritaire.
« C’est un prix personnel que nous payons, comme tous les autres », a déclaré Netanyahu devant les caméras.
Une déclaration jugée « déplacée » et « indécente »
Dans un pays marqué par des dizaines de morts, centaines de blessés, des milliers de déplacés et une société sous tension, les propos du Premier ministre ont été largement jugés inappropriés.
Plusieurs commentateurs israéliens ont dénoncé une tentative de détourner l’attention ou de banaliser les souffrances réelles vécues par les citoyens. Certains l’ont accusé de narcissisme politique, d’autres de manque total d’empathie.
« Le report d’un mariage n’est pas comparable à la perte d’un enfant ou à des semaines de captivité en otage », a réagi Anat Angrest, dont le fils est détenu depuis plus de 600 jours.
Des voix au sein de la Knesset ont également critiqué le ton employé. Un député de l’opposition a qualifié cette sortie de « spectacle indécent dans un moment de douleur nationale », alors que des familles endeuillées attendaient toujours des informations sur leurs proches disparus.
Une tentative de comparaison historique mal reçue
Netanyahu a tenté de replacer son témoignage dans une narration historique, en évoquant les sacrifices du peuple britannique pendant le Blitz de la Seconde Guerre mondiale. Il a également salué le rôle de son épouse, Sara Netanyahu, qu’il a qualifiée de « véritable héroïne », pour avoir accepté ce sacrifice familial.
Mais ces analogies ont mal passé dans l’opinion publique, où de nombreux Israéliens peinent à accéder aux services de base, dorment dans des abris ou ont vu leurs maisons détruites.
Un isolement politique croissant ?
Cette nouvelle polémique intervient dans un contexte où Netanyahu est déjà fragilisé sur le plan interne, critiqué pour sa gestion du conflit avec l’Iran et les dissensions croissantes au sein de son gouvernement d’union.
Alors que le conflit continue de s’intensifier, cette séquence médiatique pourrait accentuer le fossé entre les élites politiques et la population, en particulier les jeunes générations, très actives sur les réseaux sociaux où les déclarations du Premier ministre ont été massivement tournées en dérision.
Dans un Israël meurtri par les conséquences humaines et matérielles de la guerre contre l’Iran, les mots du Premier ministre ont suscité l’indignation.
En mettant en avant la contrariété d’un mariage reporté, Netanyahu a heurté une opinion publique à fleur de peau, qui attend des actes concrets, non des récits personnels perçus comme déconnectés de la réalité.
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