L’Iran a mené une offensive à grande échelle contre Israël en utilisant un mélange de 300 missiles et drones. Dans la soirée de lundi, Téhéran a lancé plus de 180 missiles de croisière et drones, dans ce qui est considéré comme l’une des attaques les plus sophistiquées menées contre Israël.
Des missiles difficiles à intercepter
Selon Samuel Hickey, du Centre pour le contrôle des armements et la non-prolifération, cette attaque s’est révélée particulièrement “étonnante”. Les missiles balistiques iraniens peuvent voler à des vitesses hypersoniques, rendant leur interception par des avions de chasse ou des systèmes de défense au sol extrêmement difficile. “L’Iran semble avoir utilisé cette fois-ci moins de missiles, mais plus avancés, ce qui souligne la gravité de l’attaque et pourrait expliquer pourquoi le conflit n’a pas encore dégénéré en une guerre totale”, explique Hickey.
Lors d’une attaque précédente menée par l’Iran en avril dernier, les coûts de prévention des bombardements avaient été estimés à environ 1,5 milliard de dollars pour Israël et ses alliés. Cette fois-ci, en choisissant des missiles plus sophistiqués, Téhéran pourrait envoyer un message à Israël sur les conséquences potentielles d’une escalade du conflit.
Le coût élevé de l’interception
L’un des défis majeurs auxquels Israël est confronté réside dans le coût des systèmes d’interception des missiles. Les missiles utilisés par l’Iran coûtent environ 100 000 dollars pièce, selon les estimations. Cependant, les systèmes de défense israéliens, tels que les missiles d’interception “Arrow” et “David’s Sling”, sont beaucoup plus onéreux. Un ancien conseiller financier du chef d’état-major de l’armée israélienne a déclaré au Guardian qu’un missile “Arrow”, conçu pour intercepter les missiles dans l’espace, coûte environ 3,5 millions de dollars. De leur côté, les missiles “David’s Sling” coûtent 1 million de dollars l’unité.
Ainsi, la destruction de 100 missiles iraniens ou plus pourrait coûter à Israël des centaines de millions de dollars. Cette asymétrie de coût souligne le défi économique posé par de telles attaques, notamment si l’Iran devait tenter d’inonder les défenses israéliennes en lançant une salve de missiles à grande échelle.
Une stratégie d’épuisement des défenses
Le lancement d’un si grand nombre de missiles balistiques en l’espace de quelques minutes représente un effort sérieux pour déstabiliser et épuiser les systèmes de défense aérienne israéliens. La menace est d’autant plus grave que ces missiles iraniens sont sophistiqués, ce qui contraint Israël à utiliser des missiles d’interception coûteux dont le stock est limité.
L’Iran dispose d’une importante réserve de missiles balistiques, dont les modèles “Emad” et “Qader”, qui peuvent atteindre des vitesses jusqu’à six fois la vitesse du son. Ces missiles, capables de parcourir la distance entre l’Iran et Israël en seulement 12 minutes, constituent une menace sérieuse. La réserve totale de missiles balistiques de l’Iran est estimée à environ 3 000 unités, mais le nombre réel pourrait être beaucoup plus élevé.
La crainte d’une escalade
Les analystes avertissent que l’utilisation par l’Iran de ces missiles avancés pourrait dissuader Israël d’escalader davantage le conflit. L’attaque met en lumière la complexité des enjeux sécuritaires dans la région et souligne la capacité de l’Iran à contester l’efficacité des systèmes de défense israéliens.
La situation reste tendue, chaque mouvement des deux camps pouvant déclencher une réaction en chaîne dans une région déjà en proie aux conflits.
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