La guerre entre l’Iran et Israël a franchi un nouveau seuil de gravité avec une série de frappes iraniennes particulièrement destructrices, menées dans le cadre de l’opération « al-Wa’d al-Sadiq 3 » (la promesse fidèle).
La dix-septième vague de frappes, selon le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), a ciblé des sites stratégiques à Haïfa avec des missiles Sijjil 3, des engins balistiques lourds de longue portée.
Des points névralgiques frappés à Haïfa
Selon la chaîne israélienne 12, le maire de Haïfa a confirmé que deux points stratégiques ont été visés par les tirs iraniens dans la ville côtière. Parmi les cibles, le siège de diffusion sur le terrain de la chaîne israélienne Channel 14 a été atteint après un avertissement préalable de Téhéran, selon l’agence Noor News, réputée proche des cercles sécuritaires iraniens.
Les autorités locales ont annoncé un bilan de 21 blessés, dont certains dans un état grave. Des images relayées sur les réseaux sociaux montrent des infrastructures civiles endommagées, tandis que les services d’incendie israéliens évoquent de graves dégâts dans le centre du pays.
Toujours selon la chaîne 12, une avion transportant un groupe de personnes bloquées à l’étranger a été contraint de rebrousser chemin avant son atterrissage à l’aéroport international Ben Gourion, en raison de l’intensité des tirs de missiles iraniens sur le centre d’Israël.
Parallèlement, un missile iranien a frappé la colonie d’Alkana, située à l’ouest de la ville de Salfit, en Cisjordanie occupée, selon les médias israéliens. Cet incident souligne l’ampleur géographique des frappes iraniennes et le niveau de saturation des systèmes de défense israéliens.
Réaction de Téhéran : une légitime défense
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a vivement condamné ce qu’il qualifie d’agression israélienne non provoquée contre des installations nucléaires pacifiques, pourtant placées « sous contrôle international ».
Il a déclaré : « Israël a violé tous les principes du droit international. Nous sommes déterminés à défendre notre souveraineté. »
Araqchi a également appelé les signataires de l’accord de Genève à assumer leurs responsabilités face à cette escalade, dénonçant un renversement cynique de la réalité par Tel-Aviv et ses alliés.
Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a pour sa part publié un message en arabe sur les réseaux sociaux : « L’ennemi sioniste reçoit son châtiment ; il paie le prix de ses actes. »
Ce message, aux accents religieux et nationalistes, vise à galvaniser les soutiens régionaux de l’Iran, alors que le conflit se prolonge et gagne en intensité.
Analyse de la situation
Les frappes iraniennes sur Haïfa et le centre d’Israël marquent un tournant majeur dans l’affrontement en cours. En ciblant non seulement des infrastructures militaires mais aussi des symboles médiatiques comme Channel 14, l’Iran montre sa capacité à intégrer guerre psychologique et pression militaire.
Le recours au missile balistique Sijjil 3, capable de traverser les systèmes antimissiles traditionnels, confirme une volonté de saturation de la défense israélienne, notamment dans les zones les plus densément peuplées. Le fait que plusieurs tirs aient été précédés d’avertissements — comme l’a reconnu Téhéran — illustre une stratégie de démonstration de force sans recherche immédiate de carnage civil massif, mais avec un message dissuasif clair.
La réaction israélienne, attendue dans les prochaines heures, pourrait entraîner une escalade régionale, surtout si elle implique des frappes massives sur les sites nucléaires iraniens, comme Fordo ou Natanz. Cela pousserait probablement les alliés de Téhéran, dont le Hezbollah, à entrer plus directement dans le conflit, avec des conséquences régionales dévastatrices.
À l’international, l’inaction relative des grandes puissances signataires de l’accord nucléaire de Genève pourrait contribuer à l’érosion des mécanismes multilatéraux de désescalade, laissant place à une dynamique de représailles bilatérales de plus en plus incontrôlable.
Le retrait de certains vols commerciaux, la perturbation de l’aéroport Ben Gourion, les frappes en Cisjordanie et l’atteinte aux médias montrent que l’ensemble du territoire israélien devient vulnérable. Téhéran veut ainsi prouver que la guerre peut aussi se jouer sur le sol israélien, et pas seulement à distance, dans des pays tiers.
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