C’est un tournant inédit dans l’histoire d’Israël. Pour la première fois depuis sa création en 1948, l’État hébreu a fermé un nombre significatif de ses missions diplomatiques à travers le monde, suspendu l’activité de plusieurs ambassades et consuls, et restreint les déplacements de son personnel diplomatique.
Cette décision intervient dans un contexte d’escalade militaire critique avec l’Iran, mais aussi d’usure stratégique liée à la guerre en cours à Gaza.
Selon la chaîne israélienne Channel 12, confirmée par Reuters et d’autres sources diplomatiques, le ministère des Affaires étrangères israélien a ordonné une fermeture temporaire d’un large réseau diplomatique à travers l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie.
Aucune date de réouverture n’a été fixée. En parallèle, l’État hébreu a également suspendu plusieurs liaisons aériennes internationales, fermé partiellement ou totalement des aéroports, notamment Ben Gourion, et limité les services publics dans plusieurs villes, dont Tel-Aviv.
Une réaction à une vulnérabilité révélée
Cette série de décisions ne reflète pas seulement des choix tactiques mais la reconnaissance implicite par Israël de son exposition sans précédent à des menaces multiformes. La récente riposte iranienne, suite à une attaque israélienne contre des infrastructures stratégiques iraniennes, a démontré la capacité de Téhéran à frapper le cœur du territoire israélien, incluant la capitale Tel-Aviv, Haïfa, Hadera et des installations symboliques comme la résidence familiale de Benyamin Netanyahou à Caesarea.
Jamais auparavant le système de défense israélien n’avait été autant saturé, poussant même les autorités à reconnaître des « limites du Dôme de fer », pourtant présenté comme la pierre angulaire de la sécurité nationale.
Cette perte de contrôle partielle, dans un pays construit sur le postulat de la sécurité totale, produit un choc dans l’opinion publique israélienne et affecte la posture régionale de l’État.
Des fermetures diplomatiques très symboliques
Le choix de fermer unilatéralement des ambassades traduit aussi une peur croissante d’attentats ou d’actes de représailles dans les pays où les opinions publiques sont majoritairement pro-palestiniennes, notamment dans certaines capitales européennes.
Bien qu’aucune liste exhaustive officielle n’ait été rendue publique, divers médias signalent que :
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Plusieurs missions ont été fermées en Europe, notamment en Allemagne, au Royaume-Uni, en Suède, en Danemark, et d’autres pays.
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En Royaume-Uni, l’ambassade de Londres a été mentionnée, des consuls fermés, services interrompus, avertissements adressés aux citoyens .
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En Allemagne, la chancellerie allemande a renforcé la sécurité autour des institutions juives et israéliennes, suggérant une fermeture ou limitation d’un poste diplomatique
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D’autres personnels auraient été rappelés ou encouragés à la prudence, parfois par avis de voyage ou instructions de sécurité interne.
Il s’agit d’un aveu de faiblesse dans un contexte où la diplomatie israélienne est déjà affaiblie par la perte de crédibilité morale liée à la guerre contre Gaza, qui continue de susciter des manifestations massives et une indignation mondiale.
Un signal stratégique pour la région
Pour les observateurs tunisiens et maghrébins, ces mesures renforcent l’idée qu’Israël est aujourd’hui dans une posture de repli défensif et non plus de domination stratégique.
L’effet cumulé de la résistance palestinienne, des frappes iraniennes et de l’isolement diplomatique place Israël dans une situation inédite : menacée de l’intérieur, affaiblie de l’extérieur.
Cette réalité contredit le narratif historique de l’État fort, invulnérable, capable de mener des guerres préventives sans coût politique ou humain conséquent.
En réalité, les coûts deviennent visibles : paralysie économique partielle, désorganisation logistique, évacuation de ressortissants, et surtout perte de la maîtrise du récit international.
En fermant ses ambassades, Israël envoie également un message indirect à ses alliés, notamment les États-Unis et l’Union européenne : l’extension régionale du conflit n’est plus hypothétique, elle est en cours.
Ainsi, cette séquence de repli, qui combine fermeture des ambassades, interruption des liaisons aériennes et immobilisation sécuritaire, constitue un aveu clair : Israël entre dans une phase de vulnérabilité stratégique sans précédent.
Pour les pays et peuples solidaires de la cause palestinienne, notamment en Tunisie, ces événements confirment qu’un basculement est en cours.
La puissance militaire israélienne ne suffit plus à faire taire les voix, ni à prévenir les ripostes. Le centre du système est touché. Et le monde observe…
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