Un triomphe, un de plus, pour la très populaire cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni. La gauche cuisine depuis septembre 2024 son référendum sur la facilitation de la naturalisation, les opposants de Mme Meloni ont raté leur coup, les citoyens italiens ne se sont pas passionnés pour ce vote. D’après des résultats partiels repris par les médias, un peu moins de 30% des électeurs ont jugé utile de se rendre aux urnes hier dimanche et ce lundi 9 juin. Il fallait au moins 50% des suffrages pour que l’opération soit validée…
Ce référendum était aussi un vote pour ou contre les orientations du gouvernement d’extrême droite, les Italiens ont choisi : ce sera l’équipe gouvernementale et ses résultats économiques et financiers. Les électeurs fermeront volontiers les yeux sur tout le reste, comprenez les frappes en direction des étrangers. Déjà en mai dernier le Parlement italien avait posé une chape sur la naturalisation par le droit du sang, le référendum donnera à Mme Meloni les coudées franches pour mener d’autres combats à l’échelle européenne.
Dans ce référendum la gauche proposait également aux citoyens d’enterrer une batterie de mesures sur la libéralisation du marché du travail, là aussi c’est loupé. Il faut dire aussi que les membres du gouvernement ultraconservateur de Mme Meloni avaient mouillé la chemise pour inciter leurs partisans à bouder le vote.
Le référendum, appuyé par des ONG, proposait de réduire de 10 à 5 ans la durée de la résidence des non-européens pour déposer une demande de naturalisation. « Fratelli d’Italia », au pouvoir depuis 2022, a été élu sur un programme anti-immigration. Certes Mme Meloni a tourné casaque – les Italiens ne lui en veulent pas – en haussant le nombre de visas de travail mais elle est « absolument contre » l’automaticité de la citoyenneté.
Les citoyens italiens devaient aussi se prononcer sur l’abolition de 4 lois de libéralisation du marché du travail. Cette consultation était portée à bout de bras par la principale confédération syndicale, la CGIL (gauche), qui avait recueilli 500 000 signatures pour obtenir l’organisation du scrutin. Le syndicat espérait remettre les verrous sur les contrats précaires, les licenciements et les accidents du travail, qui avaient été cassés par le passé.
« Les oppositions ont voulu transformer ce référendum en un référendum sur le gouvernement Meloni. La réponse semble très claire : le gouvernement en sort encore plus fort et la gauche encore plus faible« , a clamé Giovanbattista Fazzolari, le bras droit de la cheffe du gouvernement italien. « Vous avez perdu« , a posté ce lundi sur X « Fratelli d’Italia », avec une photo des leaders des 4 partis d’opposition qui militaient pour ce référendum.
A noter que la principale formation de l’opposition, le Parti démocrate (centre gauche), défendait les propositions soumises au référendum ; pourtant quand il était aux manettes il avait validé certaines des mesures dont elle a par la suite demandé l’abolition. Certaines de ces décisions avaient été prises par l’ancien chef du gouvernement Matteo Renzi. Des contradictions kafkaïennes qui ont sans doute été sanctionnées par les électeurs.
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