L’Institut tunisien des études stratégiques vient de publier aujourd’hui mercredi 26 mai 2021, une note stratégique intitulée « Great Reset : L’ITES plaide pour un nouveau paradigme économique et social pour la Tunisie ».
D’après la note, le modèle de développement économique de la Tunisie, qui avait atteint un « plafond de verre » avant la Révolution, est devenu obsolète et totalement inadapté aux enjeux intérieurs et à la nouvelle économie ou mondialisation en cours de gestation suite à la rupture majeure induite par la Covid-19, véritable crise globale.
Les autorités tunisiennes doivent travailler de manière approfondie, selon l’ITES, sur les contours de cette nouvelle économie mondiale, ce Great Reset, anticiper ses effets sur les équilibres économiques mondiaux et régionaux et les grandes tendances lourdes qui la caractériseront.
Dans ce contexte, la nécessité d’anticipation, de penser en rupture, d’innover et de casser les barrières mentales apparait comme fondamentale : soit la Tunisie anticipe, indique la note de l’institut, cette dynamique et définisse une stratégie à court et à moyen terme permettant de s’y adapter et d’en tirer le meilleur parti, soit le pays subira de plein fouet cette rupture et risque de basculer « en dehors de l’histoire ».
L’ITES prévoit dans sa note que des secteurs économiques traditionnels vont être fortement et durablement impactés (de manière sanglante) et l’économie tunisienne sinistrée : le transport aérien (Réformer Tunisair en tenant compte de cette nouvelle économie mondiale : pas de reprise du transport aérien avant 2025 selon les projections les plus optimistes), l’automobile (le monde part vers la voiture électrique), industrie des câbles, l’agriculture et surtout le tourisme.
Les comportements vont radicalement changer, privilégiant la proximité, sur fond de montée en puissance du numérique et du digital. Croire qu’il sera possible de revenir à une économie tunisienne pré-Covid-19 est une illusion : outre l’impact foudroyant sur ces secteurs, la pandémie ne sera pas conjoncturelle, elle sera structurelle. Ce n’est pas un cauchemar qui prendra fin mais une nouvelle dynamique mondiale à l’œuvre qui ne cessera d’évoluer avec des pandémies multiples, une course à des vaccins afin de faire face à l’émergence de multiples variants, voire d’autres virus, etc., précise l’ITES.
En définitive, si la Tunisie perdura dans son déni, dans son autisme, si on se pose pas le bon diagnostic, si on ne tient pas compte de la rupture majeure en cours et de l’émergence de cette nouvelle économie mondiale, si on n’anticipe pas en demeurant dans l’aveuglement, si on ne construira pas une vision quant à un nouveau paradigme économique et social tunisien, il convient de s’attendre, selon l’institut, à très court terme à un violent choc économique (une catastrophe économique) induisant de graves troubles sociaux. Par ailleurs, en dehors de l’histoire, on hypothèquera l’avenir du pays et de sa jeunesse.
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