Le FMI et les mesures de réforme pourraient permettre la mobilisation d’autres sources de financement pour la Tunisie, selon un rapport élaboré le 13 courant par la banque d’investissement américaine J.P. Morgan et dont « Tunisie Numérique » s’est procuré, en exclusivité, une copie.
La Tunisie est en pourparlers avec le FMI pour un éventuel programme au titre du mécanisme élargi de financement (EFF) depuis mai 2021 pour faire face à ses besoins de financement après des années de déficits jumeaux importants, qui ont finalement conduit à un important encours de dette publique, indique le rapport.
De ce fait, on souligne que le FMI, dans son dernier article IV, avait estimé que la dette publique de la Tunisie deviendrait insoutenable à moins qu’un programme de réforme solide et crédible ne soit adopté avec un large consensus sachant que les propositions de réforme faites par les autorités tunisiennes se sont concentrées sur trois domaines à savoir, la maîtrise des salaires dans le secteur public, la suppression des subventions et la restructuration des entreprises publiques.
J.P Morgan précise qu’une part importante de la dette extérieure du secteur public de la Tunisie est garantie par l’Etat, tandis que la dette à court terme est dominée par des engagements bancaires considérés comme accrochés.
Le rapport de la banque assure qu’un assainissement rigoureux des finances publiques pourrait amener la dette de la Tunisie vers une trajectoire plus viable, dans le sens où sa restructuration peut être évitée si un accord avec le FMI est approuvé et que les autorités s’engagent à réformer.
Néanmoins, le risque de restructuration à moyen terme est élevé si les autorités ne respectent pas le programme du FMI. La prise par les autorités de certaines mesures concernant les augmentations des salaires et les subventions et la récente déclaration du FMI sur les discussions bilatérales, augmentent la probabilité de parvenir à accord entre les deux parties avant la fin de cette année.
La banque américaine constate que les cours des obligations de la Tunisie sont restés sous pression depuis plus d’un an maintenant, compte tenu du retard dans la conclusion d’un accord avec le FMI, du climat politique incertain ainsi que des répercussions de la hausse des primes de risques ce qui a un impact sur la capacité de remboursement.
Un accord avec le FMI dans un contexte d’apaisement des inquiétudes politiques intérieures augmente la probabilité que des tranches du crédit de l’institution soient débloquées à court terme, ce qui entraînera probablement une hausse des cours des obligations souveraines par rapport aux niveaux actuels.
Cela dit, dans un environnement de resserrement des conditions financières et de ralentissement de la croissance mondiale, J.P Morgan assure qu’elle reste prudente sur l’évolution de la courbe globale des taux avec une vision haussière sur les échéances à court terme.
On recommande, à ce titre, l’investissement dans les obligations souveraines tunisiennes compte tenu de l’amélioration de leur profil risque-rendement dans un contexte de baisse des risques de règlement. Il s’agit, à cet effet, des Euro Bonds qui arriveront à échéance le 17/02/2024 au taux de 5,625% et qui ont été émises pour un package global de 850 millions d’euros.
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