Une réponse à la crise démographique alarmante
Face à une crise démographique sans précédent, la ville de Tokyo innove en proposant une mesure inédite : accorder une semaine de travail de quatre jours aux employés municipaux. Cette initiative, qui débutera en avril 2025, vise à donner plus de temps aux familles, dans l’espoir de stimuler le taux de natalité historiquement bas au Japon.
En 2024, le nombre de nouveau-nés au Japon devrait chuter à 685 000, un chiffre alarmant en comparaison des 800 000 naissances enregistrées en 2022. Cette baisse, combinée à un taux de fécondité tombé à 1,2 enfant par femme, met en péril l’avenir économique et social du pays, alors que le seuil de remplacement des générations est fixé à 2,1.
Une semaine de 4 jours pour les mères employées
La mesure s’adresse en priorité aux mères travaillant pour la mairie de Tokyo. Celles-ci bénéficieront de trois jours de congé par semaine, leur offrant davantage de temps pour leur famille. En outre, les parents d’enfants en bas âge pourront échanger une partie de leur salaire pour quitter leur travail plus tôt.
Lors de la présentation du plan, la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, a souligné l’importance de revoir les modes de travail :
« Il est désormais temps pour Tokyo de prendre l’initiative de protéger et d’améliorer la vie, les moyens de subsistance et l’économie de notre peuple pendant cette période difficile pour la nation. »
Une culture du surmenage mise en question
Le Japon est connu pour sa culture de travail intense, souvent synonyme de longues heures supplémentaires et de surmenage. Le phénomène du “karoshi” – qui signifie mourir de surmenage – en est une triste illustration. Cette pression au travail touche particulièrement les femmes, qui se retrouvent souvent contraintes d’abandonner leur carrière pour fonder une famille.
Selon la Banque mondiale, seulement 55 % des femmes japonaises occupent un emploi, contre 72 % des hommes. Ce déséquilibre est bien plus marqué qu’au sein d’autres pays développés, et freine les efforts pour relancer la natalité.
Une inspiration venue d’Occident
La semaine de quatre jours de travail est déjà testée dans plusieurs pays occidentaux, où elle séduit de plus en plus d’employeurs en quête d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour leurs salariés. Des études démontrent que ce système favorise la productivité et le bien-être.
Cependant, les entreprises japonaises restent réticentes. Pour elles, le temps passé au travail est souvent perçu comme une marque de loyauté envers l’employeur.
Un enjeu de survie nationale
Cette initiative s’ajoute aux multiples efforts entrepris par le gouvernement japonais pour contrer la crise démographique : congés paternité renforcés, subventions aux familles, ou encore applications de rencontres lancées par certaines municipalités.
Malgré ces mesures, la démographie continue de chuter, posant un défi majeur à l’avenir économique du Japon. L’initiative de Tokyo sera-t-elle suffisante pour inverser la tendance ? Si elle réussit, elle pourrait devenir un modèle pour d’autres régions du pays.
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