Une telle décision a provoqué une levée de bois vert, ici et ailleurs. Ici, chez Ennahdha tout naturellement. Ses anciens satellites parmi les partis laïcs et dits progressistes font profil bas. Chez certains juristes aussi friands de juridisme. C’est bien qu’un juriste soit un puriste mais au point de ne pas pouvoir saisir le sens de l’Histoire, c’est beaucoup moins bien.
Des voix, et non des moindres il le faut le dire, outre-Atlantique et en Europe, se sont également élevées non sans virulence contre cette décision. D’un côté comme de l’autre, chacun a sans doute ses calculs, ses propres raisons et ses propres intérêts stratégiques dans une sous région en hautes turbulences et très convoitée et dont notre pays n’a jamais cessé d’être un point focal, aujourd’hui encore plus. De ce point de vue, leurs préoccupations sont compréhensibles. La grande frilosité dont ils font montre est tout à fait normale, dans l’ordre des choses même. Il appartient et revient à notre diplomatie, à la diplomatie tunisienne, de savoir bien réagir à ce propos.
Savoir bien réagir est parfois ne pas réagir tout simplement. Mais quand il y a grand quiproquo, voire des objectifs non avoués, pis, des tentatives de déstabilisation, il faut agir avec force. Agir avec force veut en l’occurrence dire absolument Rassurer. : Le vers, il faudrait l’extirper du fruit. Les métastases ne se traitent pas en mois.
La diplomatie tunisienne se doit aussi d’être dans l’anticipation au cas où la persistance de l’état de « péril imminent » viendrait de nouveau justifier la décision d’une nouvelle prorogation de l’état d’exception.
Jawhar Chatty
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