Invité ce lundi 16 juin sur RTL, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a exprimé un soutien sans équivoque à l’État d’Israël, dans le contexte de la flambée de violence qui l’oppose à la République islamique d’Iran.
Se positionnant face à ce qu’il qualifie de « dictature islamiste », Bardella a insisté : « La France doit être aux côtés d’Israël ». Une déclaration qui suscite déjà une onde de choc politique, notamment au sein des communautés franco-maghrébines voire, les français musulmans, majoritairement sensibles à la cause palestinienne.
Un soutien assumé à l’opération israélienne « Rising Lion »
Alors que l’opération militaire israélienne baptisée Rising Lion, lancée dans la nuit du 12 au 13 juin, a entraîné une riposte inédite de l’Iran et causé des diazines morts côté israélien, Bardella a estimé que le rôle de la France devait s’articuler autour de la « paix et la désescalade », tout en affichant une solidarité claire avec Tel-Aviv.
Selon lui, Israël est un État « qui lutte chaque jour pour sa survie dans un climat hostile ». S’il a exprimé sa méfiance envers tout interventionnisme occidental visant à renverser le régime iranien, le dirigeant du RN a tout de même insisté sur le danger potentiel que représenterait un Iran doté de l’arme nucléaire : « La paix du monde serait menacée ».
Ormuz, Gaza, et une géopolitique des tensions
Jordan Bardella a mis l’accent sur un autre enjeu géostratégique : la sécurité du détroit d’Ormuz, par lequel transite 20 % du pétrole mondial. Il a alerté sur les conséquences économiques et géopolitiques si l’Iran en venait à fermer ce couloir maritime. Appelant à une initiative européenne, il a proposé la tenue d’un sommet international sur la sécurité dans cette zone sensible.
Concernant la question palestinienne, Bardella a rappelé que son parti restait favorable à la création d’un État palestinien, mais estime que « les conditions ne sont pas réunies actuellement » et qu’une telle reconnaissance « reviendrait à légitimer le Hamas ». La priorité selon lui reste « la sécurité d’Israël ».
Une déclaration pensée pour l’agenda national et international
Cette sortie médiatique s’inscrit dans un double calcul stratégique. D’un côté, Jordan Bardella se positionne clairement dans le camp occidental atlantiste, fidèle au partenariat avec Israël dans une période de guerre régionale. De l’autre, il s’adresse aussi à un électorat français inquiet de l’instabilité énergétique mondiale et des tensions au Moyen-Orient, tout en affichant fermeté face à l’Iran, perçu comme une menace croissante.
Mais ce discours n’est pas sans conséquence sur le plan intérieur français. La France compte plusieurs millions de citoyens ou de résidents d’origine maghrébine, dont une partie importante manifeste un fort attachement à la cause palestinienne.
L’affirmation d’un soutien unilatéral à Israël, surtout dans un contexte de bombardements continus à Gaza, pourrait aggraver les fractures communautaires dans un pays déjà traversé par de vives tensions identitaires.
Un impact sur l’image du RN et sur la cohésion nationale
En adoptant une ligne pro-israélienne très marquée, le Rassemblement national cherche à normaliser son image à l’international, mais prend aussi le risque d’aliéner définitivement une partie des Français issus de l’immigration.
Pour un électorat jeune, connecté aux conflits internationaux et sensibilisé aux injustices vécues par les Palestiniens, ces prises de position pourraient apparaître comme provocatrices, voire discriminantes.
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