Lors de la cérémonie de commémoration du 25e anniversaire du décès du président Habib Bourguiba, organisée ce dimanche 6 avril à Monastir, le président de la République Kaïs Saïed a prononcé un discours refermant mémoire historique, revendications sociales et avertissements politiques. Il a insisté sur la nécessité de construire une nouvelle Tunisie fondée sur la justice sociale et la transparence, tout en appelant à dévoiler « les vérités » entourant les événements de l’été 2024.
Une vision d’un État social pour tous
Le président Saïed a souligné l’urgence de repenser le rôle de l’État en tant que garant de la dignité des travailleurs, appelant à établir une « véritable société fondée sur l’équité et la reconnaissance de la valeur humaine » dans tous les secteurs professionnels.
« Il est impératif de garantir à chaque travailleur un salaire juste, des conditions de travail équitables et le respect de sa dignité, quel que soit son poste », a-t-il déclaré.
Kaïs Saïed a critiqué une approche purement médiatique ou superficielle des questions sociales, appelant à une volonté politique sincère pour réformer en profondeur les structures économiques et administratives.
Révéler les atteintes contre l’État à l’été 2024
Dans une autre séquence de son discours, le chef de l’État est revenu sur les menaces qui, selon lui, ont visé l’existence même de l’État tunisien à l’été 2024, évoquant sans les nommer des manœuvres politiques et des tentatives de déstabilisation.
« Il est temps de parler des vérités qui ont ciblé l’État dans son existence même durant l’été 2024 », a-t-il lancé.
Il a critiqué ceux qui, selon lui, ont réduit la révolution tunisienne à de simples procédures techniques liées aux candidatures électorales, tout en ignorant les objectifs fondamentaux de justice et de souveraineté populaire pour lesquels elle a été menée.
Une mise en garde implicite dans un climat tendu
Ces déclarations surviennent dans un contexte politique marqué par des tensions institutionnelles, à l’approche de prochaines échéances électorales et alors que le débat sur les réformes électorales et constitutionnelles reste vif.
Sans citer de noms, Kaïs Saïed semble adresser un message clair à ceux qui tenteraient, selon lui, de détourner l’esprit de la révolution de 2011 au profit d’intérêts personnels ou partisans.
En appelant à dévoiler les vérités de 2024 et à recentrer l’action politique sur la justice sociale, le président réaffirme sa volonté de remettre l’État au service des citoyens, tout en alertant contre les dérives qui pourraient compromettre le projet national.
Un message qui s’inscrit dans la continuité de son discours de rupture avec le passé, dans une Tunisie en quête d’équilibre et de confiance.
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